Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, la France a salué, ce mardi 17 décembre 2024, l'adoption de sanctions européennes contre trois chefs de gangs haïtiens, frappés par un gel des avoirs et une interdiction de voyager au sein de l'Union européenne (UE). Paris dit être à l'initiative de cette décision, qui "envoie un signal de fermeté" de Bruxelles, selon ce communiqué.
Lundi, le Conseil de l'Union européenne a, en effet, ainsi tranché, "au vu de l'escalade de la violence des gangs, des violations graves et incessantes des Droits de l'Homme commises par les gangs dans le pays et de l'impunité persistante des auteurs de ces actes".
Des chefs de gangs responsables d’atrocités
Les trois personnes visées sont le chef du gang "Terre Noir" Jonel Catel, le chef de la coalition des gangs "GPep" Gabriel Jean-Pierreet le chef du gang "Kokorat San Ras" Ferdens Tilus.
Ils se sont livrés à des activités criminelles et à des violences en Haïti, impliquant des groupes armés et des réseaux criminels, qui encouragent la violence, notamment des vols, des demandes de rançon, des enlèvements, des extorsions, des meurtres et des viols.
Extrait du communiqué du Conseil de l'Union européenne
L'UE s'est dite prête à envisager, si besoin, des "mesures supplémentaires en réponse à la violence persistante qui touche le pays".
Un pays où l’escalade de la violence est sans limite
Haïti pâtit, depuis des dizaines d'années, d'une instabilité politique chronique et, depuis des mois, de la violence croissante de groupes armés, accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
Malgré l'arrivée au pouvoir d'un nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, en novembre et le déploiement d'une mission multinationale d'appui à la police haïtienne cet été, menée par le Kenya et soutenue par l'ONU et les Etats-Unis, les violences ne s'estompent pas.
Le week-end des 7 et 8 décembre, au moins 184 personnes ont été tuées dans l'agglomération de Port-au-Prince, selon l'ONU, au cours d'exactions ordonnées par un "puissant chef de gang" contre des "pratiquants du culte vaudou", d'après une ONG locale.