Soulignant sa "profonde inquiétude" concernant la situation dans le pays, la résolution adoptée à l'unanimité étend jusqu'au 2 octobre 2025 le mandat de cette Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) menée par le Kenya pour aider la police haïtienne dépassée par la violence des gangs.
Plusieurs mois après le premier feu vert du Conseil en octobre 2023, le Kenya a commencé en juin dernier, le déploiement de ses premiers contingents, comptant désormais un peu moins de 400 policiers, auxquels s'ajoutent une vingtaine d'hommes venus de Jamaïque et du Belize.
Et son président William Ruto a assuré la semaine dernière qu'il achèverait d'ici janvier le déploiement pour atteindre 2 500 policiers.
Alors que la mission fait face à un manque criant de financement et d'équipement, le président du conseil de transition d'Haïti, Edgard Leblanc Fils, a appelé la semaine dernière depuis la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU à une "réflexion" sur sa transformation en "mission d'opération de maintien de la paix" des Nations unies. Notamment pour permettre de sécuriser son financement.
Une idée récemment mise en avant par Washington.
La première version de la résolution rédigée par les Etats-Unis et l'Equateur appelait ainsi à "commencer à planifier une transition de la MMAS vers une opération de maintien de la paix de l'ONU".
Mais à l'issue de négociations compliquées marquées par l'opposition de la Chine et de la Russie, selon des sources diplomatiques, le texte adopté ne fait aucune référence à une telle éventualité.
La résolution appelle simplement à "accélérer son déploiement et encourage à de nouvelles contributions volontaires et soutiens à la mission".
Selon le dernier rapport du haut-commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme, au moins 3 661 personnes ont été tuées en Haïti au premier semestre 2024.