Avant d'honorer leurs défunts, les catholiques célèbrent les saints

Entre la tradition populaire et la tradition religieuse, la confusion s'est installée durablement dans les habitudes des Guadeloupéens. Ils seront nombreux cette année encore à retrouver les allées des cimetières, même si, ce 1er novembre, ce sont les saints de tous les temps que l'Eglise fête

Comme dans cette église de Saint Pierre et Saint Paul à Pointe-à-Pître, ils sont nombreux à se rendre ce lundi 1er novembre aux différents offices que leur proposent les paroisses du diocèse. Un jour de fête pour l'Eglise puisqu'elle célèbre tous ceux qu'elle honore tout au long de l'année mais aussi, ceux dont les calendriers n'ont pas retenu le nom et qui, malgré tout, sont considérés comme faisant partie des exemples de la foi, les saints.

Une fête orthodoxe qui s'est répandue dans la monde catholique 

C'est en effet au IVe siècle, que l'église grecque décide de fêter les martyrs chrétiens. À l'origine, les premiers saints, après les apôtres, étaient des martyrs, morts pour leur foi. L'Eglise Orthodoxe prend alors l'habitude de célébrer cette fête le premier dimanche après la Pentecôte.
Au VIIe siècle, l'Eglise Catholique fait du Panthéon de Rome une église dédiée à Sainte-Marie des martyrs. Ainsi, au culte des divinités romaines se substitue le culte des saints catholiques. C'est à cette occasion que la fête de la Toussaint est instituée. A l'origine, elle est célébrée en mai, mais pour des raisons pratiques, elle a été déplacée au 1er novembre. 

Une fête en temps de Covid 19

Une fête qui se déroule cette année dans un contexte bien différent de celui de l'année précédente où les stigmates de la pandémie s'étaient déjà inscrits dans la société guadeloupéenne, avant d'ailleurs que l'hécatombe de la quatrième vague ne vienne ensuite marquer les esprits.
Dans sa paroisse, le Père Edouard Silène, vicaire général du diocèse, n'a pas cherché à éviter cette réalité. Bien plus, c'est en s'appuyant sur elle qu'il a invité les fidèles à imiter dans leur vie de tous les jours la vie des saints.

Si Jésus, aujourd'hui comme hier invite à être heureux, on pourrait se demander comment être heureux dans ce monde où nous avons peur, où nous vivons dans l'angoisse dans ce contexte de pandémie où il y a beaucoup de morts liées à la Covid 19.

Comment vivre dans ces temps compliqués l'appel du Christ qui nous rappelle que le bonheur c'est d'être saint ? Comment être saint aujourd'hui, car cet appel de Dieu s'adresse à chacun en cette fête de la Toussaint ?

Si nous fêtons tous les saints et tous les bienheureux de tous les temps, c'est pour nous replacer sur notre chemin de sainteté ; non seulement en les prenant pour modèles, mais aussi pour amis et compagnons en les invoquant dans notre prière.

Les saints ont adopté, ont vécu les Béatitudes et nous invitent à notre tour, à vivre les Béatitudes."

Et il va encore plus loin en estimant que la pandémie invite les hommes et plus particulièrement les croyants à plus d'humilité. Elle aura montré, que, malgré toutes les richesses et les savoir du temps présent, un rien peut anéantir l'humanité.

L'humilité est une vertu chrétienne, c'est aussi ce que la pandémie nous a rappelés. Nous nous découvrons tous, tout petits devant un tout petit virus. ...Pendant un certain temps, tout avait disparu : la culture, le sport, les loisirs, on ne pouvait plus aller au cinéma... En fait, il ne restait que Dieu qui est solide, Dieu qui est inébranlable.... Voilà notre confiance en Dieu pendant ces derniers mois. Dieu nous garde inébranlables dans la foi,dans l'espérance et dans la charité. 

Bien loin des affrontements permanents et des antagonismes qui divisent la Guadeloupe, la Toussaint aura rappelé cette année, en premier lieu aux Chrétiens, que, même s'ils ont les pieds bien sur terre, ils ont peut-être à relever la tête pour aspirer à être et à vivre comme des bienheureux sur terre en attendant de devenir saints, selon la foi qu'ils professent.

Voir ausi : Toussaint et jour des défunts : quelle différence ?