Le mois de mai 2024 a été marqué par une chaleur inhabituelle, avec des températures largement supérieures aux normales saisonnières de 1991 à 2020.
Des records battus sur toutes les stations
Sur presque toute la durée du mois, les températures chaudes ont dominé sans partage, offrant peu de répit face à cette vague de chaleur.
Les seules exceptions notables ont été le passage d'un front froid sur les îles du Nord en début de mois et l'arrivée d'une onde tropicale sur la Guadeloupe autour du 25 mai. Hormis ces deux épisodes, les températures ont constamment dépassé les normales, avec des excédents de plus de +1°C, souvent +2°C et même +3°C pour Marie-Galante. La grande Galette a ainsi connu le deuxième mois le plus chaud de son histoire récente.
La période du 11 au 20 mai a été particulièrement marquante, enregistrant la plus forte chaleur jamais observée pour une deuxième décade (période de 10 jours) de mai depuis 1950 sur tous les postes de mesure. Cet épisode a contribué à faire de ce mois de mai un des plus chauds jamais enregistrés.
Tous les postes météorologiques ont enregistré des moyennes de température mensuelle parmi les trois plus élevées des 72 dernières années. De nombreuses stations ont même battu des records tant au niveau des températures minimales que des températures maximales. À titre d'exemple, par rapport à la normale 1991/2020, l'excédent moyen des températures minimales a atteint +2°C à Grand-Bourg, tandis que les maximales ont excédé la normale de +2,3°C à Capesterre-Belle-Eau.
Cette situation exceptionnelle s'explique par plusieurs facteurs. Tout d'abord, les températures de surface de l'océan Atlantique étaient anormalement élevées. Ensuite, le flux d'Alizé, habituellement responsable de la régulation des températures dans la région, a été moins véloce que d'ordinaire. Ces conditions combinées ont créé un environnement propice à des températures particulièrement élevées.
Mois "moyen" du côté des pluies
Mai 2024 en Guadeloupe a également été marqué par une grande variabilité climatique, offrant une palette de conditions météorologiques qui ont oscillé entre éclaircies, averses, et orages.
Le mois a débuté avec une alternance de belles éclaircies et une journée notablement maussade le 2 mai, caractérisée par de fortes averses, particulièrement sur la région de Basse-Terre. Cette journée pluvieuse a donné le ton pour une première décade marquée par une instabilité croissante.
Durant ces 10 jours, le temps est devenu plus instable, avec des averses soutenues mais localisées. Les précipitations les plus intenses ont été observées en mer, notamment dans le Grand Cul-de-Sac marin et entre Marie-Galante et Basse-Terre. Parallèlement, les îles du Nord ont subi l'influence d'un pseudo-front froid, générant des cumuls de pluie importants.
Après une période plus sèche, une panne d'Alizé s'est manifestée autour du 14-15 mai, favorisant le développement d'orages stationnaires. Ces orages ont entraîné des cumuls de précipitations très importants, particulièrement sur le nord de Basse-Terre.
Un record mensuel de pluie sur 24 heures à Viard Sainte-Rose avec 156,8 mm le 15/05/2024 battant les 152,1 mm du 9 mai 2017, a été enregistré.
Ce phénomène a temporairement interrompu la séquence de temps sec.
Ensuite, le temps est resté variable et relativement humide jusqu'au passage d'une onde tropicale le 26 mai. Elle a provoqué de nombreux orages accompagnés de forts cumuls de pluie, surtout en Grande-Terre. Une fois l'onde passée, le temps est redevenu plus sec et même brumeux.
Du côté des cumuls, ceux-ci sont très excédentaires sur les îles du Nord (+88% par rapport à la normale 1991-2020 à Saint-Martin) et le nord de l'archipel (+62% à Port-Louis), plutôt dans la normale sur le reste de la Grande-Terre et légèrement déficitaires sur et autour des reliefs de la Basse-Terre (-29% au col des Mamelles) ainsi que sur les îles du Sud (-17% à Grand-Bourg et à la Désirade).