Le gouvernement, et singulièrement Gabriel Attal le nouveau ministre de l'Education Nationale, a probablement décidé de corriger la copie du baccalauréat de Jean-Michel Blanquer. L'auteur de la réforme du bac avait souhaité modifier les points d'attraction de ce légendaire examen en le repositionnant sur plusieurs périodes dans l'année, en diminuant l'impact des mathématiques notamment et même en désacralisant l'épreuve mythique de philosophie qui marquait le début réel du baccalauréat.
Une réforme qui avait certes pour objectif de normaliser l'examen pour le rendre plus accessible. Mais les effets pervers ont torpillé les bonnes intentions du début. Ainsi, la diminution voire la suppression des mathématiques dans le cursus de certains lycéens qui en faisaient le choix a fermé la porte des grandes écoles et particulièrement celle de l'ingénierie à certains au nombre desquels on compte de nombreuses filles.
La suppression des mathématiques fut une erreur, il faut avoir le courage de le reconnaître. Si les lycéens apprécient de pouvoir choisir leurs spécialités, les savoirs fondamentaux, dont les mathématiques, sont indispensables.
Gabriel Attal, Ministre de l'Education Nationale
Et pour l'organisation de l'année scolaire, le constat est vite dressé. La réforme de Jean-Michel Blanquer avait placé les épreuves de spécialités en mars pour intégrer plus facilement leurs notes dans Parcoursup pour les dossiers d’inscription dans le supérieur, dès le 12 avril.
On disait alors que, dégagés de ces épreuves, les élèves autrefois mobilisés par des révisions en juin, seraient désormais plus présents en juin. On parlait même de la « reconquête du mois de juin ».
Dans les faits, les épreuves de spécialités représentant 32 % de la note finale au bac, après les avoir passées, les élèves ont tendance à se relâcher. Pour l'examen final, ils n'ont alors plus que la philosophie et le grand oral à préparer : les professeurs ont constaté beaucoup d’absentéisme ou de démobilisation.
Pour Gabriel Attal, "plus que jamais, nous devons reconquérir l’ensemble du troisième trimestre". Dès cette année scolaire, Les épreuves de spécialité du baccalauréat se tiendront en juin dès la session 2024, et non plus en mars.
Ce changement aura des conséquences sur les paramètres de Parcoursup. En effet, le calendrier de Parcoursup ne changeant pas, ce ne seront plus les notes des spécialités qui influeront sur les choix faits par les établissements de l'enseignement supérieur pour sélectionner leurs futurs étudiants.
Précisons aussi que, s'agissant de l'épreuve anticipée de français, Gabriel Attal a fait savoir que le nombre de textes au programme pour l'oral serait ramené de 20 à 16.
Enfin, si les changements voulus par Gabriel Attal pour "reconquérir le mois de juin" pourraient fonctionner pour les bacheliers, le ministère de l'Education Nationale continue de réfléchir à la manière dont il pourrait occuper les élèves de seconde au mois de juin.
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