Le syndicat UFAP-UNSA Justice parle d’un "Noël au goût amer au centre pénitentiaire de Baie-Mahault", dans un communiqué, au lendemain de la violente agression d’un surveillant de cet établissement.
Le professionnel a perdu un bout d’oreille, coupée par la morsure d’un détenu réfractaire. Ce dernier a aussi griffé sa victime au visage et, par ailleurs, tenté de la poignarder, en lui assenant des coups de ciseaux au bras et au niveau du thorax ; fort heureusement, le gilet pare lame que portait l’agent a rempli son rôle.
Un récidiviste
Ce n’est pas la première fois que le détenu violent tente de s’en prendre à un membre du personnel. Cet homme, pensionnaire de la Maison d’Arrêt d’Hommes 1 Sud, présente des troubles psychiatriques. Cette fois, l’agression est partie d’un refus d’aller récupérer des cigarettes.
L’homme en est quitte pour un placement au sein du quartier disciplinaire du centre pénitentiaire de Fonds Sarail, en attendant de passer devant la justice. Il risque des sanctions disciplinaires et/ou pénales. Le personnel de l’établissement réclame les deux.
La colère des syndicats
C’est donc le jour de Noël qui a été terni par ce énième fait de violence perpétré sur place.
Toujours, toujours et encore de graves agressions sur le personnel par des détenus ayant le profil psy au Centre Pénitentiaire de Baie-Mahault. Quand l’administration nous prendra-t-elle au sérieux ?
Communiqué de l’UFAP-UNSA Justice
Le syndicat dénonce l’absence d’un service spécialisé pour la prise en charge des détenus présentant des troubles psychiatriques, au centre pénitentiaire de Baie-Mahault, à savoir une Unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) ou une Unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA).
Le site est doté d’un Service médico-psychologique régional (SMPR) et d’un hôpital de jour de 8 places ; mais ces infrastructures ne seraient pas optimisées.
Malheureusement cet hôpital de jour qui est censé accueillir des PPSMJ atteints de pathologies psychiatriques chroniques ou épisodiques, n’est pas moins qu’un quartier bouche trou pour l’administration qui y affecte des détenus arrivants, des détenus atteints du COVID ou encore des détenus en attente de la réfection de leurs cellules en travaux... alors que certains qui se trouvent au cœur de la détention mériteraient un suivi et des soins dans ce quartier.
Communiqué de l’UFAP-UNSA Justice
Cette colère est partagée par les membres de FO Justice.
On en a marre que le personnel se fasse agresser par des détenus comme ça [au profil Psy] (...) Notre direction, notre administration ne nous entendent pas et on en a marre de cet état de fait !
Alex Caneval, secrétaire local du syndicat FO Justice
Un surveillant de plus blessé
Le surveillant pénitentiaire victime de l’agression, le matin de Noël (lundi 25 décembre 2023), a été pris en charge aux urgences de la clinique des Eaux Claires, à Baie-Mahault. L’état de santé du fonctionnaire ne suscite pas d’inquiétude. Sans son gilet protecteur, "les coups portés à sa poitrine auraient pu le tuer", remarque Alex Caneval.
Il est prévu que la victime porte plainte, dès que possible.
Un autre collègue a également reçu des coups et souffre de contusions au bras et à la jambe.
Les agressions sont fréquentes, dans le microcosme du centre pénitentiaire, selon les syndicats.