À Paris, une nouvelle mobilisation contre la vie chère Outre-mer apporte son soutien au leader du RPPRAC

L'appel à la mobilisation a réuni environ 150 personnes qui ont défilé de la place de la République à la place de la Nation à Paris, ce dimanche 19 janvier.
Une manifestation contre la vie chère dans les Outre-mer se déroule ce dimanche 19 janvier à Paris. Elle vise aussi à soutenir Rodrigue Petitot, le leader du RPPRAC en détention provisoire jusqu'à son procès qui a lieu le 21 janvier prochain. Mais le cortège n'a attiré que quelque 150 personnes.

Le rouge est toujours de rigueur mais les rangs sont clairsemés. Quatrième mobilisation contre la vie chère Outre-mer organisée dans la capitale, celle-ci est loin de rassembler les foules des deux précédentes qui avaient eu lieu les 3 et 10 novembre 2024 avec des membres du RPPRAC dont Rodrigue Petitot.

Il faut dire que ce dernier n'est pas présent dans ce cortège, contrairement aux manifestations de novembre. Et pour cause : celui qui se fait appeler le R est en détention provisoire depuis le 5 décembre dernier pour son intrusion au sein de la résidence préfectorale de Fort-de-France en Martinique qui a donné lieu à une altercation avec le préfet. Il sera jugé pour cette affaire dans deux jours, le 21 janvier.

C'est donc dans ce contexte particulier que le collectif martiniquais RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens) et des associations ultramarines partenaires ont lancé cet appel à manifester ce dimanche 19 janvier, de la place de la République à Nation.

Parmi les pancartes justement, des appels à "libérer le R", considéré comme "prisonnier politique".

Réunis place de la République dimanche 19 janvier, des manifestants ont préparé cette pancarte demandant la libération de Rodrigue Petitot, en détention provisoire en attendant son procès le 21 janvier.

"À tous les militants qui se battent"

Interrogé par Outre-mer la 1ère, Kamal Valcin, porte-parole du RPPRAC Hexagone, ne trouve en effet "pas normal" que l'État "envoie des policiers et emprisonne les camarades" quand ceux-ci "se lèvent pour dire 'Il y a une problématique de vie chère, il faut résoudre le problème'".

Pour Louis-Philippe Mars, vice-président de l’association Ultramarins Doubout, il s'agit de soutenir Rodrigue Petitot mais aussi "tous les militants en fait qui se battent sur le thème de la vie chère dans les territoires d'Outre-mer" et qu'il considère comme "prisonniers politiques". "On a les exemples en Kanaky le grand frère en Guadeloupe... On veut marquer et dire à tous qu'on est là pour les militants et qu'il n'est pas question qu'on se fasse intimider par ce type d'incarcération que l'on juge abusive", assène-t-il.

La double peine

Les Martiniquais ne sont en effet pas seuls dans cette mobilisation contre la vie chère : des drapeaux kanak ou guadeloupéens colorent le ciel gris parisien de cet après-midi d'hiver où le thermomètre atteint difficilement les 5°C.

Réunis place de la République dimanche 19 janvier, des manifestants ont déployé une banderole et des drapeaux martiniquais et guadeloupéens.

Si le froid en a peut-être arrêté certains, il n'a pas empêché ceux présents de défiler, et peu importe la faible affluence. "On pense qu'avec tous ces rassemblements, on arrive de plus en plus conscientiser les gens et à leur dire 'C'est un problème qu'il faut qu'on prenne tous à bras-le-corps pour pouvoir faire avancer les choses', assure même Louis-Philippe Mars. La première étape, c'est d'être conscient de l'injustice qui se passe et qu'il faut qu'on agisse tous ensemble."

Réunis place de la République dimanche 19 janvier, les quelque 150 manifestants ont marché vers la place de la Nation.

Parler d'une seule et forte voix pour se faire entendre et dénoncer la vie chère et ses conséquences. Ainsi Kamal Valcin liste les prix "multipliés par cinq, six, même dix parfois" comme sur les packs d'eau alors qu'"on a déjà des problématiques d'eau polluée donc on a la double peine" ; les "personnes âgées avec des retraites à 600 € qui n'arrivent pas à manger, qui sont obligées de sauter des repas dans la journée" ; ou encore des problématiques de santé publique avec des "enfants dès 15 ans qui ont déjà des diabètes de type 2" à cause d'une nourriture "tellement chère que les gens sont obligés d'acheter le moins cher" donc "tout ce qui est trop gras trop sucré trop salé".

"Donc le but de la manifestation, c'est de continuer à soutenir nos compatriotes qui sont en Outre-mer qui souffrent tous les jours, conclut-il en appelant à plus d'égalité. Nous voulons que les [Ultramarins] soient considérés comme des Français à part entière et qu'on règle définitivement le problème en Outre-mer."