Intrusion à la résidence préfectorale de Martinique : Rodrigue Petitot, le président du RPPRAC, est placé en détention provisoire avec mandat de dépôt

Rodrigue Petitot, le leader du RPPRAC, lors de manifestation contre la vie chère Outre-mer organisée ce dimanche 3 novembre à Paris.
La justice a tranché. Rodrigue Petitot est placé en détention provisoire avec mandat de dépôt jusqu'à son procès de janvier 2025. Ce jeudi 5 décembre, le leader du RPPRAC, était convoqué à la Cour d’appel de Fort-de-France. Les magistrats devaient statuer sur l’appel introduit par le Ministère public concernant son placement sous contrôle judiciaire dans le dossier concernant l’intrusion à la résidence préfectorale.

Rodrigue Petitot reste au centre pénitentiaire de Ducos. Le président du RPPRAC est maintenu en détention provisoire avec mandat de dépôt. Il comparaissait devant la Cour d’Appel de Fort-de-France ce jeudi (5 décembre). Les magistrats devaient statuer sur l’appel introduit par le Ministère public concernant son placement sous contrôle judiciaire dans le dossier de l’intrusion à la résidence préfectorale du 11 novembre.

On n’a pas été entendu. On a été écouté, je l’espère. Mais nous n’avons pas été suivi. Nous sommes surpris, parce que juridiquement, nous estimons que Monsieur Petitot devait être libéré d’autant plus qu’il y a déjà une procédure qui le place sous bracelet électronique. Donc il est encadré et il a respecté le contrôle judiciaire sur lequel il était. (…) Il n’y avait aucune raison de le placer en détention.

Maître Bellemare, avocat de Rodrigue Petitot

interrogé par Pierre-Yves Honoré

Dans l’attente de l’audience du 21 janvier 2025, le leader du mouvement contre la vie chère bénéficiait d’un contrôle renforcé dans le cadre de son intrusion à la résidence préfectorale. Le 15 novembre dernier, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire avec plusieurs contraintes.

“Des pressions par procuration”

Une fois les demandes d'irrecevabilité écartées, l’avocate générale a pris la parole. Elle avait requis le maintien en détention provisoire de Rodrigue Petitot avec un mandat de dépôt. Elle lui reproche des actes de rébellion durant sa garde à vue, notamment pour avoir refusé de communiquer les codes d’accès de son téléphone et pour le non-respect de son contrôle judiciaire par rapport à une vidéo dans laquelle il demandait le départ du préfet de la Martinique.

L’avocate générale a rappelé que Rodrigue Petitot avait interdiction de s’approcher du représentant de l'État. Or, elle estime qu’il a exercé "des pressions par procuration". Selon cette dernière, le fait de faire des vidéos pour "exacerber la violence", de "demander le départ du préfet" ou d'appeler à "bloquer", est un moyen de faire pression.

Un “procès politique”

Pendant l’audience, Maître Germany, un des trois avocats de la défense, a dénoncé un "procès politique".

Dans sa plaidoirie, Me Bellemare a interpellé le président de la Cour d’appel sur les motivations de son client, qu’il définit comme "un leader de mouvement politique" dans son engagement dans la lutte contre la vie chère.

L'avocat a également affirmé que Rodrigue Petitot a respecté le contrôle judiciaire et a déclaré qu’il ne lui était pas interdit de s’exprimer.

En fin d’audience, Rodrigue Petitot s’est énoncé :

Je ne pensais pas que mes pensées et mes paroles allaient m’emmener en prison.

Rodrigue Petitot

propos recueillis par Pierre-Yves Honoré

Notons que trois personnes ont été interdites d'assister au procès en appel : Aude Goussard, la secrétaire du RPPRAC, Mario Briand, le garde du corps de Rodrigue Petitot et Florence Saint-Pierre.

Les abords de la Cour d'appel de Fort-de-France ont été quadrillés pour le procès en appel de Rodrigue Petitot.

Le procès s’est déroulé sous haute surveillance. Les forces de l'ordre ont été déployées aux abords de la cour d’appel et du tribunal.

Les soutiens de Rodrigue Petitot ont afflué à la rue Schœlcher à Fort-de-France.

Pendant toute la matinée, les soutiens de Rodrigue Petitot ont afflué à la rue Schœlcher à Fort-de-France.