Les drapeaux colorés Kanak, martiniquais, réunionnais se détachent nettement sur le ciel gris parisien de ce début du mois de novembre. La plupart des manifestants qui s'amassent au pied du lion de la place Denfert-Rochereau sont vêtus de rouge, à l'image du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens), depuis le début du mouvement contre la vie chère en Martinique.
Si une marche contre la vie chère a eu lieu en parallèle en Martinique, c'est bien à Paris que sont présents les leaders du collectif, dont le fameux Rodrigue Petitot, surnommé "le R".
Invité du journal Outre-mer l'info quelques heures auparavant, il déclarait être dans l'Hexagone pour "toucher la diaspora, toucher les politiques, toucher tous ceux qui ont le pouvoir de faire changer les choses".
Visiblement, la diaspora a entendu le message vu que 10.000 personnes ont défilé, selon Rodrigue Petitot. Une d'entre elles a déclaré à Martinique la 1ère "être là aujourd'hui" parce qu'elle a de "la famille en Martinique, ma maman, mes frères, mes sœurs".
C'est inamissible de se retrouver à payer aussi cher des courses. Lorsque je pars en congés bonifiés, je suis obligé de faire des courses ici pour les ramener en Martinique, chose qui n'est pas normale.
Une participante à la marche parisienne
Dans le cortège, des slogans plus ou moins imagés dénoncent cette vie chère. Ce "Français à temps partiel" met en avant le sentiment qu'il existe deux poids deux mesures entre l'Hexagone et les Outre-mer, notamment en ce qui concerne le pouvoir d'achat.
Cette autre pancarte pointe du doigt le fait qu'un petit groupe d'acteurs économiques détient une grande partie des magasins de distribution dans les Outre-mer, "monopole" qui participe de la vie chère.
Avec un départ prévu à 14h, le cortège s'est finalement élancé à 14h30 direction la gare Montparnasse puis le ministère des Outre-mer. Un cortège fermé par des motards qui ont fait vrombir leurs engins.
Une fois arrivé près du ministère des Outre-mer, surnommé par certains manifestants "ministère des colonies", le cortège s'est arrêté et a attendu la mise en place d'une estrade où différents collectifs ont ensuite pris la parole. Parmi eux, la fédération du carnaval de Paris.
Le collectif kanak a également apporté son soutien au mouvement antillais. "Nous sommes solidaires avec vous les Martiniquais ! Appuyez-vous sur nous. Il n’y a pas qu’un front. Il ne peut exister qu'un pont", a-t-il déclaré.
Un peu plus tard, c'est au tour des responsables du RPPRAC de prendre la parole. "Nous ne faisons pas des enfants pour qu’ils soient des esclaves de l’économie locale !", ont-ils lancé à la foule toujours présente à la nuit tombée.
Retour sur la manifestation dans ce reportage de Thomas Chevaleyrias et Hugo Laridon :