Centre pénitentiaire de Baie-Mahault : 722 détenus pour 470 places initialement prévues

Centre pénitentiaire de Baie-Mahault
Conditions indignes d’incarcération, promiscuité, violence, agressions... c’est le lot quotidien des détenus et des agents du centre pénitentiaire de Baie-Mahault, où le taux de surpopulation carcérale fait froid dans le dos. Le syndicat UFAP UNSa Justice tire la sonnette d’alarme.

Dans un communiqué daté du 18 septembre 2024, l’UFAP UNSa Justice dénonce la surpopulation carcérale et les conditions indignes d’incarcération au sein du centre pénitentiaire de Fonds Sarail, à Baie-Mahault. Cet établissement, prévu pour 470 places, compte actuellement un effectif de 722 personnes incarcérées. "Du jamais vu !!!" et une "honte pour notre institution", déplore le syndicat, qui évoque des exemples criants d’une situation condamnable.

Pour exemple, le quartier de la Maison d’Arrêt Homme, qui est conçu pour 173 places, connaît aujourd’hui une occupation de 415 personnes placées sous main de justice, soit un taux de surpopulation carcérale de plus de 240% avec, en prime, plus de 140 matelas au sol (...). On ne sait plus où mettre les détenus. En fin de semaine dernière, 18 détenus se sont retrouvés dans une cellule arrivant de 18m2.

Extrait du communiqué de l’UFAP UNSa Justice

Les agents pénitentiaires peinent à trouver des solutions, notamment quand il s’agit de changer un détenu de cellule. Or, cela s’avère fréquemment nécessaire. La promiscuité peut engendrer de la violence entre codétenus, mais aussi conduire à des agressions des membres du personnel.
Dernier fait de ce type en date : le 12 septembre dernier, un agent a été pris pour cible, au centre de détention.
La surpopulation nuit donc au bien-être des prisonniers et aux conditions de travail des employés du site.

Les agents sont lassés de travailler en mode dégradé, avec des charges de travail insensées, des rythmes inhumains et une insécurité permanente...

Extrait du communiqué de l’UFAP UNSa Justice

Pour l’UFAP UNSa Justice, cette situation est le fruit d’une "politique carcérale archaïque".
L’organisation syndicale demande à l’administration d’appliquer, comme dans l’Hexagone en pareils cas, la pratique du "Stop Ecrou", pour désengorger le centre pénitentiaire. Il s’agirait d’arrêter les incarcérations systématiques, en privilégiant les aménagements de peine ou les peines alternatives. Une autre possibilité serait l’envoi des personnes condamnées à de longues peines dans d’autres établissements.
La mise en place d’une politique de désencombrement, en transférant les détenus de longues peines, ailleurs.

Le syndicat est dans l’attente d’un changement. Le cas échéant, ses membres disent se tenir prêts "à prendre leurs responsabilités, si la situation ne s’améliore pas dans les plus brefs délais".