Malgré la présence de plusieurs déchetteries, malgré les collectes régulières opérées par les collectivités, malgré les bennes et les bornes de tri prévues, on déplore la présence de décharges sauvages, dans toutes les communes de Guadeloupe.
Certaines personnes (parfois il s’agit de professionnels) transportent leurs déchets et encombrants loin de chez elles (et de leurs entreprises) et les déposent sur la voie publique, aux abords de zones résidentielles, dans la forêt, ou encore sur des chemins de campagne.
Ce phénomène perdure, dans notre petit territoire insulaire fragile. C’est désespérant de constater que les contrevenants, qui se rendent coupables de tels actes, ne se rendent pas compte qu’ils nuisent ainsi à la vie d’autrui et à l’environnement. Leurs agissements sont donc au détriment de tous.
Les habitants des résidences sociales se plaignent régulièrement de ce phénomène. Le tout-venant profite des locaux dédiés aux poubelles et, lorsque ceux-ci débordent, les ordures sont déposées alentour ; c’est alors le point de départ d’un site où l’on se croit autorisé à déposer tout ce dont on ne veut pas chez soi.
Déchetterie sauvage à Baillif
Début décembre, nous évoquions le cas de la résidence Bois Joli, à Bazin (Les Abymes).
Hier (mardi 2 janvier 2024), une équipe de Guadeloupe la 1ère s’est rendue à Baillif, où les riverains de la résidence La Batterie vivent la même situation.
Durant le tournage, plusieurs voitures se sont présentées, ont vu la caméra et on fait demi-tour. Un conducteur n’a pas remarqué notre équipe ; tout naturellement, il a jeté des pneus sur le tas d’ordures de toutes sortes, sur le trottoir.
Sur place, l’odeur est insoutenable et les nuisibles (rats, blattes, mouches...) sont légion.
Que dit la loi ?
Il est du ressort de la mairie de débarrasser la voie publique de ces déchets.
Il faut aussi savoir que, selon la loi, "déposer, abandonner, jeter ou déverser tout type de déchets sur la voie publique et privée est puni d'une amende forfaitaire", d’au moins 375€, peut-on lire sur le site gouvernemental ecologie.gouv.fr. "Le juge pourra décider d'une amende de 750 € maximum (ou jusqu'à 1 500 €, avec confiscation du véhicule, si vous l'avez utilisé pour transporter les déchets)", est-il précisé.
Dans le cas que nous évoquons ci-dessus, à Baillif, le président de la Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbes (CAGSC), Thierry Abelli, précise qu’il n’est responsable que du ramassage et du traitement des déchets déposés :
- Dans les déchèteries ;
- Dans les bornes d’apport volontaire, ou les bennes situées sur les espaces publics ;
- Dans les bacs ou poubelles situées au domicile des particuliers ;
- Ainsi que des encombrants situés au-devant des domiciles des particuliers ;
Ce, seulement selon le calendrier de collecte prédéfini.
Tous déchets situés en dehors des points susvisés constituent des déchets illégaux, couramment appelés déchets sauvages (...). Leur élimination relève de la compétence du maire (art. L541-3 du code de l’environnement) dans le cadre de sa comp »tence « propreté ».
Thierry Abelli, président de la CAGSC
Revenons donc à la loi : "le non-respect des conditions de collecte des déchets (jour, horaires, tri) est puni d'une amende forfaitaire", d’au moins 75€. "Si vous laissez un conteneur ou un bac à ordures ménagères en permanence dans la rue, vous risquez une amende de 750 € maximum", indique ecologie.gouv.fr.
Depuis la diffusion télévisuelle de notre reportage, une partie des encombrants ont été enlevés des abords de la résidence La Batterie. Le maire de Baillif, Marie-Yveline Ponchateau, débordée par ces incivilités, compte user de son pouvoir de police pour faire respecter la salubrité publique, en vertu du code de l’environnement. Il est temps de passer à la répression, selon l’élue, après avoir fait preuve d’information et de pédagogie.
REPORTAGE/
Reporteur : Bruno Pansiot-Villon
Reporteur d’images : Christian Danquin
Monteur : Sébastien Marchais
Mixeur : Teddy Artis