La nouvelle est tombée le 26 décembre 2022 : les cotisations dont doivent s’acquitter les plaisanciers de la marina de Rivière Sens, à Gourbeyre, ont été majorés de 4%, au 1er janvier 2023.
La société gestionnaire du site, Sud Ancrage, explique que l’inflation et l’augmentation globale des dépenses de fonctionnement de la structure la contraignent à cet ajustement tarifaire, sur les postes d’amarrage.
De quoi provoquer la colère des intéressés.
La pilule a du mal à passer, du côté des plaisanciers
Pour ceux dont le bateau est amarré à la marina de Rivière Sens, cette majoration, en tout début d’année fait forcément mal au portefeuille et fait grincer des dents. D’autant que ces usagers dénoncent le fait que les infrastructures ne répondent pas à leurs besoins ; encore moins depuis le passage de la tempête Fiona, mi-septembre.
Cette année, vu tout ce qui s’est passé, la dégradation du service, suite aux intempéries, c’était une bonne année, je pense, pour faire une pause sur l’augmentation des cotisations.
Jérôme Bonavent, habitant depuis 4 ans dans son bateau, à la Marina de Rivière Sens, à Gourbeyre
Moi, je prends une augmentation de plus de 250€ (...) 4% pourquoi ? On aimerait bien savoir pourquoi, parce qu’une augmentation de 4%, c’est quand même une somme.
Gilles Karbowski, habitant depuis 2 ans dans son bateau à la Marina de Rivière Sens, à Gourbeyre
Pendant quelques mois, les sanitaires sont restés bloqués, après Fiona. On n’a toujours pas de connexion Internet.
Laure, plaisancière vivant aussi à l’année, à la Marina de Rivière Sens, à Gourbeyre
On trouve cela un petit peu exorbitant et surtout dérangeant, vue la situation de la marina actuellement. Nous n’avons toujours pas de travaux.
Frédéric Augustin, président de l'association des plaisanciers de la Marina de Rivière Sens, à Gourbeyre
Les plaisanciers se posent des questions, d’autant plus qu’ils dénoncent une absence de dialogue, entre eux et Sud Ancrage.
Des investissements à l’arrêt, faute d’argent
Pour la société gestionnaire du site, il ne pouvait en être autrement :
La hausse du prix de l’énergie et son impact sur le coût des consommables indispensables au bon fonctionnement des infrastructures portuaires notamment (bouées, manilles, chaînes...), la poussée d’autres frais fixes tels les charges de personnel, impactés par l’augmentation du SMIC, ont modifié de manière substantielle les charges du secteur nautique.
Marie-Cécile Rippon, directrice de Sud Ancrage (lettre adressée aux plaisanciers – 26/12/2022).
Les tarifs des matériaux (acier inox...) nécessaires à l’entretien des ancrages et pontons du site ont augmenté de 30 à 40% en quelques mois.
Il en va aussi de la survie des emplois des 7 à 8 salariés.
Et, pour couronner le tout, la tempête tropicale Fiona a ravagé la marina, dans la nuit du 16 au 17 septembre 2022 ; une grande partie du port de plaisance a été ensablée, sous l’effet de coulées importantes d’alluvions en provenance de la montagne. Si, à ce jour, les bateaux enlisés ont été libérés, des centaines de tonnes de gravats et de sables restent à évacuer, sur place. Encore à ce jour, plus d’une trentaine de postes d’amarrage sont inutilisables.
Des réalités qui ont mis un coup d’arrêt aux investissements.
Par ailleurs, la directrice de Sud Ancrage estime que l’augmentation de tarif imposée est acceptable.
Entre 2011 et 2022, il y a eu 3,70% d’augmentation. Et, entre 2022 et 2023, ce que j’annonce comme augmentation, c’est 4% en plus, c’est tout. Pour vous donner une idée : par exemple, pour un bateau entre 8 et 9 mètres, en 2022, c’était 1855,82 € à l’année et on passe à 1930€ à l’année.
Marie-Cécile Rippon, directrice de Sud Ancrage, gestionnaire de la Marina
Enfin, il faut savoir que la Marina de Gourbeyre appartient à la Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe (CAGSC), collectivité dont les difficultés financières sont connues et qui ne peut donc pas investir dans l’économie bleue.
Sur place, les locaux commerciaux méritent d’être rénovés, pour être proposés à la location. Des mouillages extérieurs auraient pu être installés. Les bateaux ne peuvent pas être sortis de l’eau pour être carénés (nettoyage des parties immergées de la coque d’un navire).
Mais faute d’argent, rien de tout cela n’est possible ou alors au compte-gouttes.