La guerre des complexes cinématographique aura-t-elle lieu en Basse-Terre ?

Valkanaers Gourbeyre, site possible du nouveau complexe cinématographique

La Commission  départementale de l’aménagement cinématographique a donné son feu vert au groupe américain CineStar pour installer un nouveau cinéma sur la Basse-Terre, précisément à Gourbeyre. Un projet qui s'ajoute à celui de la relance du D'Arbaud souhaitée par la municipalité de Basse-Terre

Vallkanaers, c'est Gourbeyre. Un lieu dit pluvieux, venteux, pour une zone commerciale qui peine à se développer. Pourtant c'est là qu'en 2023 on verra sans doute s'élever un multiplex moderne et commercial de cinéma.

Les auteurs du projet sont des Américains, les Carady. Une famille newyorkaise, propriétaire de cinéma, plus de 500 salles présentes dans toute la Caraïbe, et basé à Porto-Rico et à Santo Domingo. 

Les Carady vont créer une société, CinéStar Basse-Terre, pour exploiter un complexe de conq salles de cinéma pour 650 places. Un projet moderne avec boutiques, restauration, parking, les Américains espèrent capter 200000 spectateurs par an, créer 50 emplois et attirer une clientèle venue d'une zone qui va de Bouillante à Goyave.

De l'énergie, de l'optimisme forcené, de l'ambition et une autorisation de la commission départementale de l’aménagement cinématographique, et voilà le projet en route.

Mais ça ne sent pas encore le popcorn à Gourbeyre 

D'abord ce sont les élus municipaux de la commission qui ont voté pour, le représentant de la commission nationale du cinéma a voté contre. Le seul professionnel du secteur est pessimiste. 

Il faut dire que, dans le même temps ces mêmes élus encouragent le groupe antillais Elizé à rénover le cinéma D’Arbaud du centre-ville de Basse-Terre, à installer quatre salles pour 450 spectateurs. Le tout doté et aidé par l'Etat, avec une part d'argent public dans le cadre du projet "Coeur de Ville". D'ailleurs la ville de Basse-Terre et celle de Saint Claude, ont refusé le projet américain.

Deux cinémas modernes dans la même zone est une chose irréaliste. Les chiffres des Américains sont d'un optimisme forcené et ne correspondent pas à la réalité sociale et économique du secteur.  A tel point que le groupe Elizé prépare un recours devant la commission nationale où le CNC est respecté. 

Mais en attendant, entre incertitudes et crise Covid, le cinéma vit au ralenti sur la Basse-Terre. Le vieux D'Arbaud est toujours ouvert. Est-il mourant ou seulement endormi en attente d'une résurrection ? Le pari américain très risqué réussira-t-il ? c'est tout le suspens d'un bon film qu'on pourrait appeler ici "La guerre des cinémas."