Déjà pointé du doigt depuis le 1er septembre 2024, dans le cadre de la nouvelle mobilisation contre la vie chère en raison de ses marges commerciales jugées "excessives", le Groupe Bernard Hayot est invité à s’expliquer sur la non-publication de ses comptes, selon quatre lanceurs d’alertes.
Ces derniers ont saisi le tribunal de commerce de Fort-de-France pour tenter d’en savoir plus.
Nous nous sommes intéressés aux comptes de la grande distribution, notamment ceux du Groupe Bernard Hayot. Nous avons constaté avec stupéfaction qu'il ne publie pas ses comptes depuis 2018.
Mathilde Désir, lanceuse d’alerte(au micro de Franck Edmond-Mariette)
Selon l’avocat des investigateurs, "c'est une obligation" pour les grandes sociétés.
"Clause de confidentialité" pour les PME
En France, toute société commerciale a l'obligation de publier ses comptes c'est-à-dire son compte de résultat, l'affectation de ses bénéfices, le bilan, les annexes comptables (…). Les petites et moyennes entreprises ont cette faculté de ne pas publier leurs comptes ; c'est ce qu'on appelle la clause de confidentialité, mais pour les grands groupes comme GBH, c'est une obligation qui ne souffre d'aucune dérogation.
Me Renaud Portejoie(avec Franck Edmond-Mariette)
"Nous déposons l'ensemble des comptes"
La réponse du premier employeur privé de Martinique ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué daté du 18 novembre dernier, GBH affirme être en règle vis-à-vis de l’État.
Chaque année nous déposons l'ensemble des comptes de nos entreprises aux services de l'État. Dans le cadre du protocole sur la vie chère, les comptes de nos magasins alimentaires ont été communiqués à la DEETS [Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités]. Ces documents sont également en cours de dépôt auprès du tribunal mixte de commerce de Fort-de-France.
GBH
Le groupe international fondé en 1960, devrait être représenté au tribunal de Fort-de-France par son avocat lors de cette audience du 21 novembre 2024, prévue à 14 heures.