Le Chlordécone, l’eau potable, la culture, le projet d’extension du Grand port maritime de la Guadeloupe... tels étaient les sujets phares abordés par le Ministre délégué en charge des Outre-mer, durant sa visite éclair aux Antilles, les mardi 27 et mercredi 28 juin 2023.
Le locataire de la rue Oudinot, qui était sur le sol guadeloupéen durant un court après-midi, hier, a notamment rencontré les élus locaux, à commencer par les présidents respectifs du Conseil régional et du Département, Ary Chalus et Guy Losbar. Une rencontre avec les maires a aussi été organisée.
La lutte contre le Chlordécone
C’est à la mairie de Capesterre-Belle-Eau que le ministre délégué chargé des Outre-mer a rencontré plusieurs élus de la Guadeloupe.
Un rencontre au cours de laquelle Jean-François Carenco a pu présenter quatre grandes mesures gouvernementales, visant à aller plus loin dans l’engagement des pouvoirs publics pour que "chaque citoyen antillais vive à terme sans risque Chlordecone".
Le ministre a notamment annoncé le versement d’une aide financière aux éleveurs de bovins touchés par la pollution générée par ce pesticide, afin de les aider à sécuriser leur production.
Il a aussi promis une simplification et la prolongation de l’aide financière accordée aux pêcheurs impactés par le Chlordecone ; ce, jusqu’en 2027.
Le doublement de l’effort de Paris, en faveur de la recherche et de l’innovation, à l’horizon 2030, a aussi été évoqué.
La santé de la femme et des enfants, la dépollution des sols et l’expérimentation en grandeur nature des découvertes des chercheurs, sont autant de leviers de lutte contre le Chlordécone.
Lors de son passage en Martinique, Jean-François Carenco a décliné son plan et annoncé plusieurs autres mesures visant à réduire les risques liés à la présence de Chlordécone, pesticide qui est source d’un vaste problème sanitaire et environnemental, dans ces deux territoires.
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Le traitement de l’eau potable
Autre point abordé, lors de cette visite ministérielle : la prise en charge, de façon exceptionnelle et dérogatoire, du surcoût du traitement de l’eau potable. Cet accord a fait l’objet d’une signature d’une convention avec le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement (SMGEAG).
L’État contribuera ainsi à l’achat de charbon actif, composant indispensable à la potabilisation et la dépollution de l’eau produite et qui coûte près de 1,2 million d’euros au SMGEAG annuellement.
Avec cette signature, l’Etat nous subventionnera et cela nous permettra de consacrer ces 1,2 million d’euros à autre chose. Donc, c’est toujours une bonne décision, quand il s’agit d’une subvention venant de l’Etat.
Jean-Louis Francisque, président du SMGEAG
L’extension du Port autonome
Le ministre a terminé sa visite officielle en Guadeloupe par un passage à la direction du Grand Port Maritime de Guadeloupe (GPMG). Il y a tenu une réunion avec la présidente du conseil d’administration du Port, Marie-Luce Penchard et le directeur, Jean-Pierre Chalus. Une discussion fondamentale, parce qu’il s’agit maintenant de boucler le financement de ce grand projet de port, incluant un hub de transbordement.
Il va falloir boucler ce financement des infrastructures portuaires rapidement. D’autant que la Guadeloupe voit grand.
Il s’agit de financer deux choses : le hub (il y en a pour 194 millions d’euros) et les investissements courants qui, sur les 10 années qui viennent, sont à peu près du même montant. Donc, on cherche les financements. Je pense qu’on a progressé. Chacun veut que l’autre paie un peu plus cher, hein ! C’est le système qui veut ça.
Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer
Si financement du hub de la Guadeloupe est la priorité, il y a d’autres projets accolés. Les discussions sont entamées mais, pour Marie-Luce Penchard, pas question que l’Etat fasse des promesses non écrites.
J’ai demandé au ministre que les précisions qu’il a voulu nous apporter de manière verbale, qu’il puisse les écrire. Parce qu’il ne s’agit pas pour nous non plus de mettre en difficulté les Grand Port Maritime. Parce que, si nous faisons un emprunt uniquement pour le hub, nous ne pourrons pas faire le reste. Or, il m’importe notamment de réaliser aussi la gare maritime ; un équipement essentiel pour la desserte de Marie-Galante par exemple. On nous annonce des crédits qui seraient fléchés et, en même temps, on nous indique qu’ils peuvent être dans le futur contrat de transition.
Marie-Luce Penchard, présidente du conseil d’administration du GPMG
Chacune des parties - Etat, Région, Grand Port - y voit un outil de développement indispensable.
Jean-François Carenco souhaite que le dossier des financements soit ficelé d’ici la fin août.
Les choses avancent. La préfecture a donné des autorisations de travaux. Les premières tranches pourraient débuter vers la fin de l’année.
La culture
Un peu plus tôt, Jean François Carenco a aussi participé à la cérémonie du centre intercommunal René Philogène, à Pointe-Noire, un lieu de promotion culturelle, d’échanges, d’apprentissage et de partages, à travers une variété d’activités culturelles et artistiques.