On savait déjà que plusieurs usages peuvent être faits de la noix de coco, produit tant nourrissant que désaltérant, dont les mille vertus sont connues, reconnues et appréciées, notamment en cosmétiques.
Des chercheurs de l'Université des Antilles (UA) cherchent aussi à en faire le composant de carburants automobiles.
A l'heure où l'essence s'avère de plus en plus chère, les biocarburants ont une chance de se faire une place sur le marché. Ces formules, à base de matières premières renouvelables, pourraient être moins onéreuses. De quoi faire rêver, en ces temps d'inflation.
Autre avantage des biocarburants : ils sont moins polluants.
C'est précisément l'huile de coco, associée à d'autres molécules (soude, méthanole...), que les chimistes de l'UA veulent transformer en biocarburant.
Le mélange doit être soumis à plusieurs tests, pour aboutir à un parfait composé.
Gerardo Cebrian, maître de conférences en chimie au sein du laboratoire "Connaissance et Valorisation - Chimie des Matériaux, Environnement, Energie" (COVACHIM - M2E) à l'UA affirme que de nombreuses autres huiles pourraient être utilisées de la sorte : l'huile de roucou, ou encore l'huile d'avocat.
Il y a un travail énorme de recherche de base que nous devons faire et que venons de commencer.
Les propriétés de la canne à sucre sont aussi étudiées.
Le processus ne fait que commencer. A terme, l'option la plus rentable sera retenue.
Un économiste est à l'origine de ce travail, autour de ce carburant vert qui pourrait voir le jour en terre guadeloupéenne. Sébastien Mathouraparsad, maître de conférences en économie, chercheur au "Centre de recherche en économie et en droit du développement insulaire" (CREDDI) à l'UA voit beaucoup d'avantages à l'aboutissement d'un tel projet.
Il y aurait de l'emploi direct, par rapport à ces filières-là, mais aussi des emplois indirects, par l'effet d'entraînement qui serait généré.
Et puis une réduction des inégalités, puisque le prix à la pompe va baisser (...).
Et, troisièmement, cela va générer une diversité, dans la production locale, notamment pour les exploitants agricoles, dont on connaît le niveau de pension de retraite, qui est très faible.
L'équipe qui développe ce projet recherche des financements, à hauteur de 40.000 euros, pour finaliser ce travail déjà très prometteur.
REPORTAGE :
Rédactrice : Marie-Lyne Plaisir
JRI : Christian Danquin
Montage : Thierry Gayadine-Harricham
Mixage : Alex Boutin