Comme tous les hôpitaux de l'île, le Centre universitaire hospitalier (CHU) de la Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre, a été fortement impacté par la coupure d'électricité généralisée qui a touché le territoire, durant de longues heures, hier. Ce black out a nécessité la mise en route d'une alimentation de secours : des groupes électrogènes, pour la plupart, d'une capacité de 72h d'autonomie, ont assuré le bon fonctionnement des équipements hospitaliers.
Très vite, les équipes techniques du CHU de la Guadeloupe étaient sur le pont, pour activer ces générateurs d'urgence : "les groupes électrogènes ont permis à notre établissement de continuer d'assurer la sécurité sanitaire pour ceux qui en ont besoin" expose Patrick Portecop, chef de service du SAMU et chef de pôle des soins critiques du CHU de la Guadeloupe.
Les hôpitaux n'ont pas été les seuls établissements à avoir recours à ces groupes électrogènes : l'engin a également été utilisé par les particuliers, à leur domicile ou dans les petits commerces, durant le black out.
Un bébé intubé
Dans la matinée du vendredi 26 octobre, plusieurs personnes poussent les portes du CHU après avoir inhalé du monoxyde de carbone, un gaz inodore, invisible et non irritant. Très dangereux, il se diffuse très vite dans l'environnement et peut être mortel en moins d'une heure.
En cause : une mauvaise utilisation de certains groupes électrogènes.
Il y a d'abord une famille qui a été amené au CHU : les deux parents et les quatre enfants. On a été appelé, on est d'astreinte, on n'est pas sur place, on est venus et on a examiné les patients.
Henri Wind, médecin hyperbare au Centre universitaire hospitalier de Guadeloupe
Ces patients ont dû être placés, d'urgence, dans le caisson hyperbare, un traitement qui permet d'administrer de l'oxygène à forte concentration. Dans leur cas, il aura fallu plus d'une heure pour écarter tout danger.
Parmi les victimes hospitalisées au CHU de la Guadeloupe ; un bébé de 10 mois, en détresse respiratoire, a été conduit au bloc opératoire, au service réanimation, et a dû être intubé.
Il est actuellement toujours sous surveillance.
Ce qui nous a le plus émus et mobilisés, ce sont les intoxications au monoxyde de carbone engendrées par l’utilisation d’un groupe électrogène dans des conditions et des locaux inadaptés. Il ne faut pas les faire fonctionner dans des locaux fermés.
Professeur Patrick Portecop, chef de service du SAMU et chef de pôle des soins critiques du CHUG
Pour l'heure, les personnes ayant inhalé du monoxyde de carbone, "sont encore en cours de prise en charge dans nos services" précise Patrick Portecop, au micro de Christelle Martial durant la matinale de 7h, ce samedi matin.
Limiter les risques
En cas de coupures d'électricité, il est recommandé de faire preuve de la plus grande vigilance quant à l'utilisation de groupes électrogènes, pour éviter le risque d'intoxication mortelle :
- N'utilisez jamais un groupe électrogène dans un lieu fermé (maison ou garage).
Ces appareils doivent impérativement être placés à l'extérieur des lieux d'habitation - Aérer au moins 10 minutes son logement quotidiennement et maintenir les systèmes de ventilation en bon état de fonctionnement
En cas de symptômes d'intoxication au monoxyde de carbone : maux de tête, fatigue, nausées, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin.