Black out en Guadeloupe : un pilleur condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis

Des petits groupes de pilleurs ont été repérés par les caméras de surveillance dans les rues de Pointe-à-Pitre, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2024
C’est parce que les établissements pénitentiaires de la Guadeloupe sont surpeuplés qu’il ne fera pas sa peine en prison. L’homme de 26 ans condamné, lundi soir, à 18 mois de prison, dont 6 mois avec sursis, s’est rendu coupable de pillage, à la faveur de la coupure généralisée d’électricité, entre le 25 et le 27 octobre 2024. Il portera un bracelet électronique.

Un homme de 26 ans a été condamné, hier soir (lundi 28 octobre 2024), par le tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, à "18 mois de prison dont six mois avec sursis" suite aux pillages perpétrés pendant la coupure de courant généralisée qui a touché tout l'archipel, a-t-on appris du Parquet.

Il échappe à la prison

Plusieurs malfaiteurs avaient profité du black out, qui a duré plus de 39 heures en Guadeloupe, entre le 25 et le 27 octobre, pour dégrader des commerces, notamment à Pointe-à-Pitre.

L’homme de 26 ans rattrapé par la justice et condamné lundi a dérobé des objets dans un magasin de téléphonie. Il "a été interpellé après avoir semé le butin sur son trajet, quand il a vu qu'il était poursuivi par la police", selon Caroline Calbo, la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, qui s’est exprimée lundi soir.

Ce pilleur aura "l'obligation de rembourser les parties civiles, l'obligation de travailler et sera sous bracelet électronique", a-t-elle précisé.
Alors qu'il "devait aussi être jugé pour des infractions routières antérieures, nous avons regroupé les dossiers", a ajouté la magistrate.

Le placement sous bracelet électronique a été décidé "car la maison d'arrêt de Basse-Terre est à 245 % de surpopulation carcérale, en raison de la délinquance particulièrement forte en Guadeloupe", selon la même source.

Une nuit de pillages de commerces

Dans la nuit de vendredi à samedi, 11 commerces ont été pillés à Pointe-à-Pitre. La Guadeloupe était alors privée d'électricité, à la suite d'un "sabotage" sur les moteurs de la Centrale de la Pointe Jarry, à Baie-Mahault, selon les autorités, sur fond de conflit social à l’initiative de la FE-CGTG, au sein de l’entreprise EDF-PEI.

Trois bijouteries avaient été attaquées, avec deux tractopelles et "des policiers [avaient] été ciblés par des tirs à trois reprises sur la commune", sans faire de blessés, a par ailleurs indiqué le Parquet.

Des établissements scolaires ont été également saccagés. Par ailleurs, plusieurs barrages, souvent enflammés, avaient été érigés à Pointe-à-Pitre, Les Abymes, Baie-Mahault, Le Lamentin, Le Moule, Morne-à-L'Eau et Sainte-Anne.