Blocage de la Chambre d’agriculture de la Guadeloupe : la mobilisation du LCDM monte d’un cran

Le rond-point de Convenance et le chemin de La Retraite (Baie-Mahault) ont été entravés par le LCDM - 14/10/2024.
Après plus de deux semaines de mobilisation et de blocage de la Chambre d’agriculture de la Guadeloupe, les militants du LCDM peinent à se faire entendre des autorités compétentes. Ils ont entravé les voies de circulation, à Covenance (Baie-Mahault), ce lundi matin. Ils dénoncent des dysfonctionnements au sein de la chambre consulaire, mais aussi à la SAFER. Il en découlerait un manque de transparence, quant à l’utilisation des fonds et du favoritisme.

Le rond-point de Convenance et le chemin de La Retraite ont été entravés par le collectif de défense mobile (LCDM), ce lundi matin (14 octobre 2024), à l’heure de pointe ; de quoi provoquer d’importants embouteillages.
Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour libérer les voies de circulation et les rendre aux automobilistes.

Les forces de l'ordre sont intervenus pour débloquer le rond-point de Convenance et le chemin de La Retraite (Baie-Mahault) - 14/10/2024.

Plus de deux semaines de blocage de la Chambre d’agriculture

Cette mobilisation fait suite à plus de deux semaines de blocage du siège de la Chambre d’agriculture de la Guadeloupe, située dans ce secteur. Les militants LCDM sont, depuis plusieurs mois, en conflit avec la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER), au sujet de l’attribution de terrains à des agriculteurs. Le 26 septembre dernier, peinant à se faire entendre, ils ont posé un cadenas sur le portail de la Chambre consulaire.

Le LCDM bloque le siège de la Chambre d'agriculture (Baie-Mahault) depuis le 26 septembre - 14/10/2024.

Leur mouvement de protestation a donc franchi un nouveau stade, aujourd’hui. Pour faire bouger leurs interlocuteurs (SAFER, Chambre d’agriculture, Conseil départemental, Etat...), le collectif a décidé de se faire entendre aussi de la population.

Des dysfonctionnements à la SAFER et à la Chambre ?

Le LCDM, qui dit faire entendre "la voix des sans voix", veut que "l’on respecte les Guadeloupéens". Or, alors qu’il dénonçait des dysfonctionnements supposés au sein de la SAFER, il prétend que la Chambre aussi "fonctionne en toute illégalité". 

Nous avons des décisions de justice qui disent que la Chambre ne peut pas être gestionnaire des GFA [NDLR : Groupements fonciers agricoles]. Nous sommes là pour dire qu’au-delà de cette gérance, des sommes d’argents sont distribuées à certains (aux amis, aux copains...). Nous demandons à la Chambre, qui assure la gérance des GFA, d’où proviennent ces fonds. Nous savons qu’ils ont été donnés par la SAFER (...).

Hubert Kiaba, porte-parole du LCDM

Hubert Kiaba, porte-parole du LCDM ©Jean-Marie Mavounzy - Guadeloupe La 1ère

Du point de vue du LCDM, il appartient aux autorités locales d’en finir avec ces façons de faire, qu’il juge frauduleuses et sources d’ingérence et de favoritisme.

La préfecture a une tout autre suggestion... 

Aujourd’hui, nous entendons le préfet dire : déposez plainte et, moi, je vais vous envoyer les gendarmes !

Hubert Kiaba, porte-parole du LCDM

Hubert Kiaba, porte-parole du LCDM ©Jean-Marie Mavounzy - Guadeloupe La 1ère

Dans ce contexte, la Chambre consulaire ne peut remplir ses missions. Une situation qui est lourde de conséquences, en particulier pour les agriculteurs et éleveurs, usagers du site. 

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