BRESIL. Un café produit et torréfié par des Afrodescendants, symbole des réparations pour l'esclavage

Au Brésil, un café symbole des réparations pour l'esclavage ©Manuela Bourgeois et Bertrand Puig Marty - Outre-mer la 1ère
On parle beaucoup de réparations pour l'esclavage. Au Brésil, un mouvement inédit, "Black Business", promeut les activités des entreprises dirigées par des Noirs dans ce but. Ainsi, un torréfacteur afrodescendant travaille avec des producteurs noirs de café pour "réparer" l'esclavage et ses affaires prospèrent comme les leurs.

Lancé en 2020, Café Di Preto n'est pas seulement un café brésilien d'exception. Il représente une véritable démarche de réparation historique et sociale de l'esclavage. Raphaël, le fondateur, achète les grains produits par des fermiers noirs car ici le café reste associé aux souffrances des esclaves qui travaillaient dans les plantations. Une initiative à la fois originale et individuelle pour valoriser le travail et favoriser l'ascension sociale des Afrodescendants.

Cette activité renverse la logique selon laquelle les noirs depuis l'esclavage ne sont que de la main d'oeuvre. Ici aux "Cafés di Preto", les producteurs sont noirs, le maître torréfacteur est noir et j'ai également des partenaires dans les hauts milieux du café qui sont noirs.

Raphaël Brandao, torréfacteur de café

Le Brésil est le dernier pays à avoir aboli l'esclavage en 1888. Les inégalités y restent fortes. Le logo avec le poing levé, brandissant un rameau de café, se veut donc un symbole fort de lutte, de résilience mais aussi de valorisation.

Le symbole du poing noir levé brandissant un rameau de café pour le "Café di Preto"