Le masque à l'école, un budget conséquent pour les parents d'élèves

Le masque pour tous, dans les lieux publics ou clos
Plusieurs masques par jour sont nécessaires pour aller à l’école, au travail, ou juste pour sortir, depuis le 31 août, en Guadeloupe. Des dépenses, conséquences de la situation sanitaire et un budget conséquent pour les familles. 
Depuis le lundi 31 août et jusqu’au 21 septembre, le port du masque de protection est obligatoire à l’extérieur (à quelques exceptions près) pour toute personne âgée de onze ans et plus.
Collégiens et lycéens sont donc concernés par cette mesure. Lors de la rentrée scolaire, chaque établissement a précisé ce qu’il attendait de ses élèves : masque obligatoire ; à porter en permanence ; et à changer à la mi-journée.
Au final, quel est le coût de cette mesure pour les familles ?
 

De fortes disparités des prix des masques

Un masque le matin, un autre l’après-midi, parfois un 3e pour les activités extra-scolaires ou parce que le masque s’est déchiré ou est tombé par terre…
Si nous partons sur la base de 2 masques utilisés par jour par enfant. Un masque coûte entre 0,39 et 0,94 centimes l’unité, et entre 17€ et 47€ la boîte de 50 masques. Une disparité observée par Jacqueline Favorinus, vice-présidente de la CLCV, Consommation Logement Cadre de vie, Association de consommateurs. Elle a fait le tour de différents commerces.

"On a pu constater que dans une pharmacie on peut les payer 47 euros, c'est le maximum, pour une boîte de 50 et dans certaines grandes surfaces, 20 euros, la boîte. C'est vrai qu'il y a un gros écart. Quand on a une famille et qu'il faut, tous les jours, donner des masques, à raison de 3 par jour, à des enfants, cela reste un budget que tout le monde n'a pas."

note Jacqueline Favorinus


Pour 22 jours de classe en moyenne par mois (si l’élève a cours le mercredi matin), toute la boite de 50 masques y passe, rien que pour 1 enfant. Au mieux, il en restera 4 ou 5 à la fin du mois, si vous ne piochez pas dans la boîte, pendant le week-end.
Mais ce n’est pas le calcul que fait Patrice Chotard, papa d’un élève de Seconde, au lycée Nord Grande-Terre à Port-Louis. Il en utilise plus et donc dépense davantage.

"Entre 80 et 100 euros par mois, par enfant. Pour ceux qui ont plusieurs enfants, cette dépense est une lourde charge, pour nous parents. 

explique Patrice Chotard

 

Alors pourquoi ne pas alterner les masques jetables avec les masques lavables ?

"L'utilisation de masques lavables donc réutilisables a été évoquée, mais non validée par les instances nationales, préfecture, agences régionales de santé. Donc les parents se retournent vers les masques jetables, considérés comme plus fiables" déplore le parent d'élèves.
Plus fiables, à condition de respecter les règles d’usage. "Ce que l'on peut craindre, c'est qu'on ait des gens, faute de moyens, leurs protections ne sont pas vraiment valables, parce qu'ils vont mettre leur masque plusieurs fois. Nous avons déjà des familles qui avaient auparavant des difficultés, parce que certains ont perdu leur emploi, ou parce qu'ils sont en activité partielle et donc, il y a une perte d'environ 30% des salaires. Certains touchent l'allocation de rentrée scolaire, qui a, certes, été majorée, mais cela ne résoud pas tous les problèmes", précise Jacqueline Favorinus. 
 

Le masque à l'école dès 6 ans ?

Et si le port du masque était encore plus étendu ? L'Organisation mondiale de la santé va en ce sens. Désormais, elle considère que le port du masque peut être envisagé entre 6 et 11 ans.
C'est d'ailleurs ce que prône le collectif Stop-Postillons. En son sein, des professionnels de santé pour qui les enfants de moins de 10 ans peuvent être contaminés et contaminants. Selon eux, le masque à l’école est une barrière supplémentaire entre familles. 
Si les parents se protègent par leurs masques au travail, mais que les enfants se transmettent le virus à l’école, la contamination se fait de foyer en foyer par cette brèche…