La campagne sucrière 2020 en Guadeloupe s'annonce mauvaise

La campagne sucrière 2020 sera lancée le 27 février en Guadeloupe dite continentale et le 12 mars à Marie-Galante. A peine 500 000 tonnes de canne seront récoltées, selon les premières prévisions validées par l'Interprofession.
Le Comité de Liaison de la filière canne s’est réuni jeudi 13 février aux Abymes, au siège du CTCS (le Centre Technique de la Canne à Sucre), pour faire le point sur la campagne sucrière 2020. Les prévisions de récolte ont été présentées et validées et les dates de lancement de la campagne ont également été arrêtées.
Ce sera le 27 février pour les bassins canniers de la Guadeloupe dite continentale (du moins pour la coupe mécanique ; la récolte manuelle, pratiquée notamment sur les hauteurs de Ste-Rose, démarrera elle le 2 mars). A Marie-Galante, la campagne sera lancée le 12 mars.

Faible production, comme en 2019

Cette campagne sucrière s'annonce aussi médiocre que la précédente, quant aux volumes de canne récoltés : 422 000 tonnes pour l'usine Gardel et 77 000 pour Grand-Anse. Soit un total de 499 000 tonnes seulement. Cela représente 2 000 tonnes de plus qu’en 2019, ce qui est très loin des 681 000 tonnes coupées en 2017. Le temps sec de septembre n’a pas aidé la pousse de la canne, mais c’est surtout le manque d’entretien qui a ralenti sa croissance. Avec le retrait de plusieurs herbicides (dont l'Asulox depuis 2018), certains planteurs ou opérateurs ont certes pu employer des techniques alternatives (sarclage mécanique ou manuel notamment), mais beaucoup sont désarmés, n'ont pu investir dans ces méthodes plus coûteuses, et certains ont quasiment abandonné leur culture. L’herbe à riz et les lianes ont donc vite pris le dessus. Or, l'absence de désherbage entraîne la perte de 500 kilos de canne par jour et par hectare. Autre explication à cette baisse des rendements : le renouvellement des souches de canne, préconisé tous les cinq ans, s’est nettement ralenti ces dernières années. Moins de 10% de la sole cannière est replantée chaque année, au lieu des 20 % prévus.

Vers un plan de relance 

L’interprofession veut donc terminer la campagne 2020 au plus tôt, afin de mettre en place un plan de relance de la production cannière, qui puisse porter ses fruits dès 2021. Ce plan, qui sera présenté au début de la récolte 2020, vise à accompagner financièrement les agriculteurs, à la fois pour les travaux d'entretien de la canne et pour la replantation des parcelles les plus vieilles.Objectif : faire remonter les rendements à l'hectare et redonner confiance aux planteurs. 
On écoute Franck Buffon, président de l'Iguacanne, l'Interprofession guadeloupéenne pour la canne à sucre :

Franck Buffon


La canne n'a pas poussé ; elle est envahie d'herbe !

S'agissant des NAO 2020 (négociations annuelles obligatoires) de branche, entre syndicats d’ouvriers et patrons de sucreries et distilleries, elles sont toujours en cours...

Voici les premières prévisions de récolte pour la campagne sucrière 2020 (en tonnes de canne) :
Les distilleries, elles, devraient traiter cette année quelque 85 000 tonnes de canne.