La campagne sucrière 2024 s’achèvera au plus tard le 27 juillet prochain, en Basse-Terre et en Grande-Terre. C’est la date qu’a arrêtée, hier (lundi 24 juin 2024), le Comité de liaison de la filière ; ce, même si, à ce jour, moins de la moitié du volume de cannes attendu a été coupée.
À Marie-Galante, la récolte s’est terminée samedi (22 juin), avec des résultats en recul par rapport à l’an dernier.
Récolte moindre que prévu à Marie-Galante
La campagne dans l’île du Sud avait été lancée le 4 avril. Elle aura duré un peu plus de deux mois et demi.
Au final, le volume de cannes récolté est en deçà des 62.000 tonnes prévues initialement. L’usine de Grande-Anse a reçu 50.700 tonnes, soit 2000 de moins qu’en 2023.
La richesse saccharine est elle aussi en baisse, avec un taux moyen cumulé passant de 9,8 à 8,92% ; ce qui est relativement faible pour Marie-Galante.
La production de sucre, en cours de finalisation, sera donc inférieure aux 4277 tonnes extraites l’an dernier.
Une catastrophe annoncée en Guadeloupe dite "continentale"
Pour la Guadeloupe dite "continentale", le bilan sera catastrophique. Il est impossible de rattraper les deux mois de retard dus au conflit social qui a paralysé la filière entre fin avril et début mai. D’autant que l’estimation du tas de canne global vient d’être revue à la hausse : elle n’est plus de 405.000 tonnes, mais de 457.000. Or, au 23 juin, seules 200.000 tonnes étaient déjà coupées, soit 43%.
L’an dernier, la récolte, démarrée mi-avril, avait été stoppée le 15 août, avec un taux de richesse cumulé de 7,63% et plusieurs milliers de tonnes de cannes restées debout. Cette année, les pluies, plus précoces et plus intenses, ont fait chuter rapidement les taux de sucre : on est à 6,47% en moyenne cumulée, tous bassins confondus et seulement à 4,85% en Basse-Terre (et même 3,80 sur la dernière quatorzaine).
La pureté des cannes livrées est, elle aussi, en deçà des taux enregistrés en fin de récolte 2023.
Ces deux paramètres précités rendent la cristallisation difficile et ralentissent l’usine.
En poussant la campagne jusqu’au 27 juillet, l’interprofession espère pouvoir sauver encore quelque 100.000 tonnes de canne, ce qui en laisserait au moins 150.000 sur pied. Et c'est le scénario le plus optimiste, qui suppose moins de précipitations et une cadence de fonctionnement optimal de l’usine sucrière. Or, actuellement, Gardel tourne en deçà des 4000 tonnes idéalement broyées par jour. Les opérateurs peinent à fournir le quota journalier voulu.