L’Iguacanne, interprofession guadeloupéenne pour la canne-à-sucre, a donné l’ordre de coupe pour jeudi matin (02 mai 2024). Dès lors, les balances des usines de Béron, à Sainte-Rose et de Gardel, à Moule ouvriront.
Un accord a finalement été signé, entre TOUTES les parties impliquées dans le conflit du secteur de la canne. Ce bras de fer avait débuté lors de la campagne sucrière 2023 et a repris, cette année, il y a plus de deux mois.
Le Kolèktif des Agriculteurs (KDA) exigeait une augmentation du prix de la tonne de canne livrée, soit une augmentation de leurs revenus, dans le contexte inflationniste actuel.
Hier encore, les planteurs mobilisés et le directeur de la sucrerie du Moule tournaient autour du pot ; ce dernier refusait de signer l’accord rédigé vendredi dernier et paraphé par la préfecture, la Région et le Département.
Une énième "réunion de la dernière chance"
Ainsi, c’est chose faite. Les signatures des agriculteurs ET de l’usinier sont apposées sur le même document.
C’est au directeur par intérim de la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF), François Letoublon, qu’a été confiée la tâche de ramener les uns et les autres autour de la table des négociations. Celui-ci a organisé une réunion, ce mardi matin (30 avril 2024), dont l’objectif était de finaliser la rédaction du "protocole canne". Tous se sont donc retrouvés à l’espace régional du Raizet, aux Abymes, en vue de cette sortie définitive de conflit. La Région, le Département et l’État étaient représentés par des cadres de leurs administrations respectives.
Le président du conseil régional Ary Chalus a tout de même tenu à être présent. Son investissement a été salué par les planteurs.
On est tombés d’accord et, maintenant, c’est signé. Ce qui est important, c’est que le calme puisse revenir, qu’on puisse continuer à travailler ensemble (...).
Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe
Ils ont dit...
(...) Oui, ça s’est fait dans la douleur. Je pense que tout le monde est impatient que la campagne puisse démarrer (...).
Nicolas Philippot, directeur général délégué de l’usine sucrière Gardel
(...) Qu’on reparte sur de nouvelles bases dès l’année prochaine, c’est ce qui est important. Parce que c’est préparer l’avenir de la filière, pour les générations à venir. Ce n’est pas le fait d’avoir signé aujourd’hui, c’est la pérennisation de cette filière, qui est très importante pour la Guadeloupe (...).
Roméo Meynard, président de la SICA UDCAG