Caraïbe : l'immigrée vénézuélienne élue miss Trinité-et-Tobago doit renoncer

Mileidy Materano, imigrée vénézuélienne, a été élue Miss Grand Trinité-et-Tobago 2023, le 10 septembre 2023.
Une immigrée peut-elle être la représentante du pays qui l’accueille ? Nombreux sont ceux qui semblent penser que non, à Trinidad-et-Tobago. L’élection d’une jeune femme d’origine vénézuélienne, comme Miss de l’archipel a suscité de vives critiques, sur les réseaux sociaux. La reine de beauté est même poussée à renoncer à sa couronne, sous des prétextes douteux.

Décidément, l’élection de Mileidy Materano, en tant que Miss Grand Trinité-et-Tobago 2023, le 10 septembre dernier, n’a pas fini de faire couler de l’encre !
Que lui reprochent ses détracteurs ? Le fait qu’elle soit une immigrée vénézuélienne.

Elle doit renoncer à la couronne, faute de sponsor, ou de "moyens"

Dernière déconvenue, pour la jeune femme : alors qu’elle devait représenter l'archipel au concours Miss Grand International, elle a dû renoncer à sa couronne, "faute de moyens", a affirmé son avocat à l'Agence France presse (AFP).
Son "manager (...) a été informé" par la production qu'elle "devait financer son voyage au concours au Vietnam ainsi que d'autres frais accessoires, faute de quoi son règne prendrait fin et sa couronne serait transmise à la première dauphine", a expliqué Maître Wayne Sturge. "Dans ces circonstances elle va officiellement se retirer", avec le "cœur lourd".

Or, une source du milieu des concours a indiqué à l'AFP que, d'habitude, les Miss bénéficient pourtant de sponsors, qui financent le voyage.

Pluies de critiques

La victoire de Mileidy Materano avait soulevé des critiques, sur les réseaux sociaux. Certains Trinidadiens n'acceptent pas qu'une "étrangère" représente leur pays.
Mais les organisateurs avaient déclaré que son élection était tout à fait conforme aux règles du concours.

Des internautes ont aussi critiqué le fait que la Miss, mannequin qui vit depuis plus de six ans à Trinidad, n'avait pas pu citer la devise du pays ("Discipline, tolérance, production"), lors d'une émission de radio, la semaine dernière.

Crise migratoire

Petit pays de 1,4 million d'habitants, Trinité-et-Tobago accueille quelque 60.000 immigrés vénézuéliens, selon les chiffres officiels ; voire quelque 100 à 120.000, selon des estimations d'ONG ou de politiciens.

La plupart ont émigré à partir de 2013, en raison de la grave crise économique que traverse le Venezuela, qui a vu son PIB se contracter de 80% en dix ans. Selon les Nations Unies, environ 7 des 30 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays.

Des migrants arrivent quotidiennement, en provenance du Venezuela, dont la côte la plus proche est à une dizaine de kilomètres de la pointe Sud de l'île principale du pays.