Centre pénitentiaire de Baie-Mahault : trop d’objets et substances prohibés parviennent aux détenus !

Les complices extérieurs des détenus envoient les "colis" par-dessus la clôture, principalement depuis un Fromager stratégiquement positionné.
C’est une problématique récurrente : l’accès des détenus à des objets et substances prohibés, envoyés depuis l’extérieur du Centre pénitentiaire de Baie-Mahault. Cela pose un réel problème de sécurité, pour les personnels et les détenus, selon l’UFAP-UNSA Justice, qui interpelle la Mission des services pénitentiaires de l’Outre-mer, pour la mise en place de solutions.

L’Union Régionale UFAP-UNSA Justice de la Guadeloupe a des solutions, afin de renforcer la sécurité au sein du Centre pénitentiaire de Baie-Mahault. Mais elles ne sont pas entendues par l'administration, selon le syndicat, qui se tourne vers la directrice interrégionale de la mission des services pénitentiaires de l’Outre-mer, via une lettre ouverte.

L’Union fédérale autonome pénitentiaire attire ainsi l’attention de Muriel Guegan sur les "multiples projections" d’armes, de téléphones, de produits prohibés, d’alcool et de différents matériaux, depuis l’extérieur ; autant d’éléments interdits, qui ont été trouvés lors des différentes fouilles. Encore mi-janvier, deux couteaux en céramique ont été découverts, dans le chemin de ronde et, la semaine dernière, dans le centre de détention 1 Nord, les agents ont mis ma main sur une scie, un tournevis et des  armes artisanales.
Ce défaut de sécurité, au sein du quartier des hommes, est susceptible d'impacter tant les personnels que les détenus. 

Les contrevenants qui fournissent les prisonniers montent sur les toits des maisons voisines, se positionnent derrière l’un des miradors, ou se rapprochent du mur via une brèche faite dans la clôture.

Centre pénitentiaire de Baie-Mahault
Les complices extérieurs des détenus envoient les "colis" par-dessus la clôture.
Les complices extérieurs des détenus ont fait une brèche dans la première clôture du Centre pénitentiaire de Baie-Mahault

Mais leur tremplin de prédilection est un majestueux Fromager stratégiquement placé à proximité de l’enceinte du Centre pénitentiaire. Un arbre sacré, dans la culture locale, que nul ne veut couper.

Nul ne veut couper le Fromager utilisé par les contrevenants.

Ils sont très forts, parce qu’ils arrivent à faire passer les objets tout en haut du filet et ils tombent dans les bâtiments d’hébergement du centre de détention.

Jean-Jacques Racamy, secrétaire général de l’UR UFAP-UNSA Justice de la Guadeloupe
Jean-Jacques Racamy, secrétaire général de l’UR UFAP-UNSA Justice de la Guadeloupe ©Eddy Golabkan et Olivier Duflo - Guadeloupe La 1ère

L’UFAP-UNSA Justice crie au laxisme de l’administration et à la non-prise en considération de ses doléances. L’organisation syndicale prône la mise en place d’une volière tampon, entre les deux rangées de clôture, à l’image de celle installée à la prison de Ducos, en Martinique, au niveau des bâtiments d’hébergement. Elle demande également la programmation plus régulière de fouilles générales de l’établissement, ainsi que davantage de rondes des forces de l’ordre, dans le secteur.

L’établissement est très grand. Il faudrait faire une fouille générale dans tous les bâtiments d’hébergement.

Jean-Jacques Racamy, secrétaire général de l’UR UFAP-UNSA Justice de la Guadeloupe
Jean-Jacques Racamy, secrétaire général de l’UR UFAP-UNSA Justice de la Guadeloupe ©Eddy Golabkan et Olivier Duflo - Guadeloupe La 1ère

Seulement voilà, tout est cher, selon la réponse de la direction du Centre pénitentiaire de Baie-Mahault qui nous a été rapportée par le syndicat. Mais, pour ce dernier, qui rappelle que les cas d’agression sont nombreux au sein de l’établissement, la sécurité n’a pas de prix.

A noter, tout de même, que plusieurs personnes qui lançaient des projectiles ont déjà été interpellées ; pour elles, c’est direction immédiate en garde-à-vue.