Changer l'image et la vocation des lycées professionnels

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"Ce n’est pas simplement une réforme, c’est une cause nationale", la déclaration du Président de la République a, d'emblée placé l'avenir des lycée professionnels dans les urgences de son second quinquennat. En présence des ministres de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, du Travail Olivier Dussopt et de l’Enseignement professionnel Carole Grandjean, il a mis en exergue les caractéristiques qu'ils souhaitent donner au lycée professionnels notamment pour augmenter l’attractivité des filières techniques.

"Le système lui-même est aujourd’hui, pardon de parler de comme ça, mal fichu… Si nous ne faisons rien, on continuera de perpétuer un système qui trahit la jeunesse". En posant ces mots et faisant un tel constat, le Président de la République a d'emblé justifier l'action qu'il compte mettre en oeuvre en faveur filière professionnelle de l'Education Nationale.

(Voir : Le projet

Et selon lui, les filières qui n’offrent plus de débouchés aux élèves risqueront de fermer. À l’inverse, les secteurs porteurs seront renforcés. "Quand on a des métiers de tension à l’échelle des territoires -métiers du ferroviaire, aéronautique, agricole…-, il est intelligent de rouvrir des formations", a souligné le chef de l’État. La carte des formations sera adaptée d’ici à la fin de l’année, après une évaluation réalisée "selon les territoires".

2ème édition de l'opération ''Cuisiniers Militants'' du lycée hôtelier à la Maison St-Vincent - 16/03/2023.

L'académie de Guadeloupe prépare à 13 familles de métiers dans ses lycées professionnels (33 spécialités de baccalauréat professionnel), qui sont présentes sur les 14 familles de métiers définies au
niveau national :
• Métiers de la gestion administrative, du transport et de la logistique
• Métiers de la relation client
• Métiers de la construction durable du bâtiment et des travaux publics
• Métiers de l’aéronautique
• Métiers des études et de la modélisation numérique du bâtiment
• Métiers de la beauté et du bien-être
• Métiers de l’hôtellerie-restauration
• Métiers de l’alimentation
• Métiers du pilotage et de la maintenance d'installations automatisées
• Métiers de la réalisation d’ensembles mécaniques et industriels
• Métiers des transitions numérique et énergétique
• Métiers de la maintenance des matériels et des véhicules
• Métiers de l’agencement, de la menuiserie et de l’ameublement

Si les lycées professionnels accueillent un lycéen sur trois, seul un bachelier professionnel sur deux et un quart des élèves titulaires d’un CAP parviennent à s’insérer dans l’emploi dans l’année suivant l’obtention de leur diplôme.
Il faut donc agir pour redorer le blason de la filière professionnelle. D'abord, pour le Chef de l'Etat, d
ès la rentrée de septembre 2023, les collégiens bénéficieront d’un temps dédié à la découverte des métiers. Il sera mis en place à partir de la 5e.
Ajoutons à cela la volonté du projet de l'Exécutif d'afficher sur Affelnet, dés 2025 les taux d’insertion, les taux d’emploi et de poursuite d’étude de chaque filière.

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Il prévoit par ailleurs une indemnisation des stages qui sera prise en charge par l’État et un investissement global d’un milliard d’euros par an pour faire du lycée professionnel une filière d’excellence.

Concrètement, à partir de la rentrée 2023, les lycéens seront payés à hauteur de 50 euros par semaine de stage effectuée en seconde ou en première année de CAP, 75 euros en première ou en deuxième année de CAP et 100 euros en terminale.

Ces périodes de formation en milieu professionnel durent de 12 à 16 semaines en CAP selon les spécialités. En bac pro, les élèves effectuent 22 semaines de stage sur les trois années de formation.

Soulignons d'ailleurs que l'élève bénéficiera d'un temps en stage qui pourra évoluer en fonction dse son projet à à la fin du lycée. Ainsi, pour ceux qui veulent s’insérer dans la vie active, la durée des stages sera augmentée de 50%. Pour les autres, qui souhaitent poursuivre leurs études, quatre semaines de cours supplémentaires seront organisées pour préparer notamment à l’entrée en BTS.

Mieux accompagner les lycéens de la filière professionnelle

En la matière, les constats sont criants :

  •  Les échecs en BTS des élèves issus de la voie professionnelle sont très nombreux et l’insertion professionnelle de ceux qui ne poursuivent pas leurs études après le bac est trop faible.
  • Moins de 40% des jeunes diplômés trouvent un emploi six mois après l’obtention de leur diplôme 

Pour Emmanuel Macron, il faut créer "un filet de sécurité une fois le bac en poche". Les élèves qui souhaitent s’insérer directement après le bac,

  •  pourront ainsi être accompagnés par des conseillers Pôle emploi.
  • pourront également bénéficier du soutien d’un "bureau des entreprises" présent dans chaque lycée. Composé d’enseignants et/ou d’acteurs du marché du travail, sa mission sera notamment d’accompagner les élèves dans la recherche de stages.

Quant aux élèves qui souhaitent poursuivre leurs études ils pourront suivre des cours d’approfondissement et améliorer leur chance d’obtenir leur diplôme". Les enseignants de lycée professionnel volontaires pourront aussi proposer à ces élèves un accompagnement généralisé durant leur première année d’études supérieures.

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Enfin, chaque lycéen qui en fera la demande pourra bénéficier de l’accompagnement d’un mentor. Si 150.000 jeunes en ont bénéficié en 2022, l’objectif est de pouvoir, dès la rentrée, le proposer à l’ensemble des élèves de la voie professionnelle et "donner du réseau à ceux qui n’en ont pas".