Chaque Guadeloupéen émet 2,3 tonnes de CO2 par an pour son alimentation

C'est ce chiffre qui précise l'empreinte carbone de chaque individu, due aux conditions de production et à l’importation de ces denrées ou des intrants nécessaires à les produire. Résultat d’une étude de l’Ademe, pour réfléchir à une alimentation plus durable.

Un quart des émissions de gaz à effet de serre en France, sont dues à ce que nous mangeons. Seulement 8% de nos dépenses pour l’alimentation sont versés aux agriculteurs… Ces données qui émanent de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) nous montrent qu’il est nécessaire aujourd’hui d’évaluer les empreintes énergétique et carbone de notre alimentation pour mieux définir les actions à mettre en place pour un modèle alimentaire + durable.

Selon le rapport de l’ADEME sur «l’impact environnemental de l’alimentation dans les territoires d’outre-mer » (publié en mai 2022), chaque Guadeloupéen émet 2,3 tonnes de CO² par an pour son alimentation. C’est la même quantité que pour produire 141 smartphones !!

D'abord, parlons de ce que nous mangeons. L'assiette d'un Guadeloupéen se compose, à 26% de fruits et légumes frais, surgelés ou séchés. Et cela représente 6% sur l'impact carbone.


La consommation de viande, de poissons ou de produits d'origine animale représente également un quart du poids de notre assiette. En revanche, l'impact carbone est dix fois plus élevé que l'assiette de fruits et  légumes, 63%.

Autre constat, l'approvisionnement informel, c'est à dire le fait de se fournir en fruits et légumes grâce aux dons ou à la production personnelle, cet approvisionnement est important mais, force est de constater que cela reste insuffisant car notre taux de dépendance alimentaire  réel grâce aux importations s'élèvent quand même à 82%.

Et parmi les aliments importés qui ont un fort impact carbone on trouve les boissons sucrées, les préparations à base de céréales, les céréales elles-mêmes et le riz. Enfin troisième constat, et il ne faut d'ailleurs pas penser que cela est dû au transport, maritime ou aérien, puisque 94% de l'empreinte carbone de la Guadeloupe, dépend en fait de la production elle-même, qu'elle soit importée ou locale.

Le transport lui ne pèse que 6% dans le bilan carbone de  la Guadeloupe. ça signifie que les productions locales dépendent  elles-mêmes des importations : importations des matières premières, de l'alimentation animale, des engrais...

Toujours selon cette étude de l’ADEME, 79% du gaspillage alimentaire en Guadeloupe proviennent des pertes annuelles en production, 19% de ce qu’on jette à la maison. Notez encore que 22% des repas de la cantine sont jetés à la poubelle.

L'ADEME recommande donc de réduire la part de la viande dans nos assiettes, de réduire la part des produits industriels importés, d'augmenter la part des fruits et légumes locaux mais, l'autonomie alimentaire de la Guadeloupe passera également , et ce n'est pas négligeable, par l'autonomie en engrais et en nourriture pour les animaux.

Le 25 mars, les maraîchers ont déversé une partie de leurs produits, pour protester contre la fermeture du marché de Gourde-Liane