Selon les éléments que nous avons pu recouper auprès de plusieurs sources concordantes, la vedette Coralia n’était pas autorisée à naviguer de nuit.
Souvenez-vous : le chavirage de ce navire de plaisance à utilisation commerciale, mercredi 16 novembre 2022, dans la baie de Pointe-à-Pitre, s’est soldé par la mort de deux membres d’OC Sport, société organisatrice de la « Route du Rhum – Destination Guadeloupe ».
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Une vedette non-autorisée à naviguer de nuit
Le permis de navigation de ce bateau n’autorisait que des voyages de jour, n’excédant pas 12 heures et avec l’obligation de rallier le même port-base en fin de journée. Le Coralia n’était donc pas habilité à transporter des passagers lors de l’arrivée du vainqueur de la Route du Rhum, dans la nuit du 15 au 16 novembre.
L’habilitation de nuit se résume à l’ajout de quelques éléments de signalisation, comme un feu à retournement et un flashlight sur les gilets de sauvetage. Or, les gilets du Coralia en étaient clairement dépourvus.
La sécurité, une priorité de la société organisatrice de la Route du Rhum
Les dirigeants d’OC Sport Pen Duick sont très clairs, quant à l’importance accordée à la sécurité.
La sécurité est une priorité permanente pour l’organisation. Toutes les procédures sont prévues, en particulier pour les départs et les arrivées, toujours complexes en raison du nombre très important de bateaux présents sur la zone.
OC Sport Pen Duick
Cette société apporte par ailleurs quelques précisions, quant à la provenance des bateaux-suiveurs :
Ils sont loués par la Région Guadeloupe et mis à la disposition de l’organisation de la Course.
OC Sport Pen Duick
Ainsi, selon l’explication de l’organisation, la collectivité régionale a reçu un cahier des charges détaillé, décrivant précisément les spécificités auxquelles doivent répondre les bateaux et leurs équipages, 24 heures sur 24. Il était donc de la responsabilité de la Région d’organiser un appel d’offres conformément aux règles des marchés publics et aux exigences de la Direction de la Mer et de la Préfecture.
Dès lors, le prestataire a été choisi, pour la location des bateaux et la mise à disposition de leurs équipages.
Selon la procédure, en amont de l’arrivée, une liste des vedettes envisagées sur le plan d’eau doit être soumise à la Direction de la Mer, pour leur donner accès aux différentes zones réglementées.
Reste à savoir, maintenant, si les autres navires suiveurs affrétés par le Conseil Régional de la Guadeloupe, auprès de la société Atmosphère, sont également concernés. Contacté, Roger Delacaze, le gérant de cette entreprise, se dit "effondré par le drame", mais ne souhaite pas faire davantage de commentaire. La Région, de son côté, n’a pas donné suite à notre demande d’entretien.
Un dispositif modifié en conséquence
La direction de course a déjà pris un certain nombre de mesures. Aucun bateau-suiveur avec des personnalités à son bord n’est désormais autorisé à assister aux arrivées. Le nombre de journalistes embarqués a été diminué de moitié.
Pour rappel, le Parquet de Pointe-à-Pitre a ouvert, le 16 novembre dernier, une enquête en flagrance des chefs d’homicide involontaires et blessures involontaires.
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