Chlordécone et grossesse : en Guadeloupe, un accompagnement spécifique pour les femmes

Chlordéconémie chez les femmes : un accompagnement spécifique ©Lydia Quérin et Christian Danquin - Guadeloupe la 1ère
C’est un dispositif spécifique pour les femmes enceintes : l’Agence régionale de Santé (ARS) de Guadeloupe renforce l’accompagnement au dosage sanguin de la chlordécone. On le sait, le chlordécone a des effets nocifs sur la santé et notamment sur les nourrissons. L’objectif est d'inciter les futures mamans à se faire dépister et les sensibiliser sur les bonnes pratiques alimentaires.

Ce jour-là dans les locaux du GIP Raspeg (Groupement d'Intérêt Public - Réseaux et Actions de Santé Publique En Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) à Baie-Mahault, un atelier un peu particulier est organisé, sur la thématique du chlordécone.

Les femmes à qui cela s'adresse sont en pleine grossesse ou jeunes mamans. Elles sont en quête de réponse, parfois un peu stressées.

Ces femmes sont en quête d'information sur les risques du chlordécone

Après un peu plus d’une heure d’échanges, elles ont le sentiment de mieux comprendre les dangers d’un pesticide épandu jusque dans les années 90 en Guadeloupe.

Un atelier sur le dispositif de la chlordéconémie pour les femmes enceintes

Contamination mère enfant, allaitement, toutes les thématiques sont passées en revue. Voilà un an que cette équipe sensibilise les femmes sur le sujet à travers un programme spécifique initié par l’ARS.

On apprend à savoir quels sont les aliments, les animaux plus ou moins contaminés et comment faire pour les décontaminer, comment éplucher, comment préparer pour moins se contaminer.

Catherine Baudinière, diététicienne

Quels aliments sont susceptibles d'être contaminés par le chlordécone ?

Ici, les femmes sont incitées à réaliser une chlordéconémie, c’est-à-dire, une prise de sang pour évaluer leur taux de chlordécone. Au total, sur les 500 femmes du programme, seulement 5% d’entre elles possèdent un taux élevé d’exposition : à savoir plus de 0,4 microgramme par litre de sang.

Chaque année, environ 4 000 bébés naissent sur le territoire. L’objectif affiché est que d’ici dix ou quinze ans, il n’y ait plus aucun enfant guadeloupéen exposé à la chlordécone.