Chlordécone : le cancer de la prostate reconnu comme maladie professionnelle, par décret, "avant la fin de l'année"

Le décret reconnaissant le cancer de la prostate comme maladie professionnelle sera publié avant la fin de l'année. Justement, l’empoisonnement des terres, des eaux, ou encore des populations des Antilles, par le chlordécone, est l’un des arguments avancés pour refuser la vaccination anti-Covid.

Le fait que cette annonce intervienne maintenant, alors qu'une grave crise sociale et sociétale sévit en Guadeloupe et en Martinique, n'est pas anodin : le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie, a fait savoir, sur le plateau de "Dimanche en Politique" sur France 3, que le décret reconnaissant le cancer de la prostate comme maladie professionnelle, à la suite de l'usage du chlordécone, dans les Antilles françaises, sera pris "avant la fin de l'année".

Dans le contexte actuel, où les organisations mobilisées rejettent en bloc l'obligation vaccinale, de nombreuses autres problématiques sont venues se greffer à cet argument déclencheur de la grève générale : l'eau, le chômage... et la pollution par la molécule chlordécone.
En effet, les militants rappellent régulièrement que les populations, mais aussi les terres, les eaux (douces et de mer), la faune et la flore locales ont été empoisonnées, par ce pesticide, utilisé dans nos îles avec l'aval de l'Etat, alors qu'il était interdit en France Hexagonale. Et le procès tant attendu, dans ce dossier, n'a pas eu lieu, à ce jour, malgré les nombreuses plaintes déposées.
Ce scandale, d'ailleurs, explique en partie la méfiance des Antillais, envers l'Etat et, en ce moment, envers le vaccin contre la Covid-19.

Le décret évoqué par Julien Denormandie rendra possible l'indemnisation des agriculteurs empoisonnés par le chlordécone, via un nouveau fonds d'indemnisation pour les victimes de maladies professionnelles liées aux pesticides.

Julien Denormandie répondait à Francis Letellier :

Il y a une demande légitime, depuis maintenant fort longtemps, des professionnels, que le cancer de la prostate puisse être reconnu comme une maladie professionnelle, liée à l'utilisation des produits, notamment du chlordécone.

Et ce décret, qui va permettre de reconnaître cette maladie professionnelle, en lien avec Sébastien Lecornu, nous avons fait en sorte d'accélérer les choses, pour qu'il puisse être pris avant la fin de l'année (...).

Ce qu'on sait c'est qu'on a un taux de cancers de la prostate qui est incroyablement élevé, sur ce territoire national, par rapport à tous les autres territoires au monde. C'est ça qui a permis d'établir ce lien direct.

Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation

C'est, certes, une avancée, pour tous ceux qui mènent ce combat, depuis des années. 
Mais, pour le moment, rien n'est prévu pour les personnes tombées malades après avoir consommé des produits contaminés.