Chute chez les séniors : une quarantaine de décès par an, en Guadeloupe

La chute est la première cause de mortalité accidentelle chez les séniors.
La chute est la première cause de mortalité accidentelle chez les séniors. Le sujet mérite donc qu’on s’y attarde. Le CHU de la Guadeloupe et l’Agence régionale de santé s’allient pour une campagne de sensibilisation. Pour le lancement des actions de sensibilisation, un évènement mêlant ateliers, séances de coaching en sport adapté et stands d’informations était organisé à l’hôpital de jour de Choisy (Le Gosier), jeudi matin. Des messages de prévention importants ont été délivrés.

"Pour prévenir les chutes, je bouge au quotidien !". C’est le thème d’une campagne de sensibilisation, à l’initiative de l’Agence régionale de santé (ARS) et du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG), lancée hier matin (jeudi 17 octobre 2024), à l’hôpital de jour du Domaine de Choisy, au Gosier.
L’évènement est organisé dans le cadre du vaste plan national "Antichute des personnes âgées" du ministère chargé de l’autonomie, en cours sur la période 2022-2024.

Le message s’adresse donc aux aînés et à leurs proches, qui doivent intégrer des gestes de prévention essentiels.

La chute, 1ère cause de mortalité accidentelle chez les séniors

En Guadeloupe, chaque jour, 5 personnes de plus de 70 ans sont admises aux urgences du CHUG à la suite de chutes. Ces dernières représentent la première cause de mortalité accidentelle chez les seniors ; environ quarante décès sont recensés annuellement, dans l’archipel.
Les chiffres sont tout aussi alarmants à l’échelle nationale : 2 millions de chutes et 10.000 décès par an.

Dans deux tiers des cas, les personnes tombent à leur domicile, notamment pendant leur toilette.
Les conséquences peuvent être traumatiques (fractures, hématomes sous-duraux...), psychomotrices et/ou psychosociales.

La famille peut être alertée si leur proche est déjà tombé, craint de chuter, présente des ecchymoses, ou est sujet à des troubles de l’équilibre.

L’activité physique, la clé

L’enjeu des autorités sanitaires, pour réduire les chiffres précités, est le "bien vieillir chez soi".

Jean-François Cayet, le directeur de la santé publique au sein de l’ARS Guadeloupe/St-Barthélemy/St-Martin estime qu’il s’agit d’une problématique encore taboue, qu’il faut déstigmatiser.

La personne qui chute peut vivre cela comme une perte de ses capacités physiques. Et, donc, ça peut atteindre son estime de soi. Du coup, il faut déstigmatiser la chute. Par contre, il ne faut pas la banaliser. Le premier conseil est de consulter son médecin traitant. L’autre conseil est de toujours avoir une activité physique. Ça peut être une activité de loisir, du jardinage, de la marche ; on a des parcours sport et santé sécurisés, ainsi que des maisons sport-santé. Et on finance des actions autour de l’équilibre.

Jean-François Cayet, directeur Santé Publique à l’ARS Guadeloupe/St-Barthélemy/St-Martin

Ne pas banaliser est, en effet, essentiel ; une chute ne se produit pas par hasard. Il faut en identifier la cause, en consultant un médecin.

L’activité physique est importante pour se maintenir en forme ; les propositions de sport adapté ne manquent pas sur le territoire.
Il s’agit aussi, tout simplement, d’emprunter des escaliers, de faire son repassage, de mettre le couvert, de s’asseoir et se relever plusieurs fois, etc.

Les aînés concernés ne doivent pas être surprotégés, selon les spécialistes, qui conseillent de ne pas les empêcher de bouger, par crainte d’une nouvelle chute. Car, plus la personne va s’interdire de bouger, plus elle va s’enfermer dans une immobilité dangereuse, jusqu’à la perte de tonus musculaire, voire d’un déclin physique.

À VOIR AUSSI/

  • La vidéo de sensibilisation de l’ARS Guadeloupe : "Pour prévenir les chutes, je bouge au quotidien !".
  • Davantage d’informations, des solutions, des tutoriels et une foire aux questions sont accessibles en cliquant ici.
  • Et le reportage de Rudy Rilcy.
La personne âgée et le risque de chute ©Rudy Rilcy - Guadeloupe La 1ère