La filière banane en Guadeloupe traverse une mauvaise passe depuis quelques mois. Si la production reste stable, voire augmente quelque peu. En effet, la barre des 60 000 tonnes devrait être atteinte cette année, en revanche, les producteurs font face à une dégradation de leurs revenus.
Parmi les raisons invoquées, il y a tout d’abord la cercosporiose noire. Le champignon est devenu plus résistant aux traitements.
Conséquence, la proportion de bananes déjà mûres à peine débarquée du bateau à Dunkerque a considérablement augmenté. Or une banane déjà mûre est une banane invendable. En 2024, la filière s’attend à perdre l’équivalent de 8 millions d’euros de vente.
À cela s’ajoute l’augmentation des coûts de production. En 2007, il fallait 1150 euros pour produire une tonne de banane, 17 ans, plus tard, il faut 1 600 euros. Or durant cette même période, le montant des aides européennes, est lui resté le même, soit 404 euros par tonne exportée.
Autre élément, les planteurs n’ont plus le droit d’utiliser des herbicides. Il leur faut donc recourir au fauchage mécanique. Le surcoût a été estimé à 4 800 euros par hectare.
Dernier motif d’inquiétude. L’accord Mercosur, signé le 6 décembre dernier entre l’Union européenne et les pays d’Amérique Latine, va permettre l’arrivée sur le marché d’un nouveau concurrent et non des moindres : le Brésil 4ème producteur mondial avec 6,6 millions de tonnes.
L’avenir pour la filière est désormais des plus incertains.