Y a-t-il divergence de point de vue, sur la colonisation, au plus haut sommet de l'Etat ? La tirade désinvolte de Jean Castex, qui refuse que la France s' "auto-flagelle", au sujet de la colonisation, a particulièrement déplu, en Guadeloupe.
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La tirade qui crée la polémique
Dérapage, maladresse, ou divergence assumée de discours, entre le premier ministre et le président de la République ?Invité du journal de 20 heures de TF1, dimanche 1er novembre, Jean Castex a, semble-t-il, voulu écarter toutes les justifications à l'islamisme radical qui gangrènent le pays, en incluant, dans ce lot, la colonisation.
Nous devrions nous auto-flageller, regretter la colonisation... je ne sais quoi encore !
Des propos qui suscitent de nombreuses réactions, mais aussi de l'émotion, sur le plan national, comme chez nous, en Guadeloupe.
Divergence au sommet de l'Etat
Cette déclaration va à l'encontre de celle tenue, en Algérie, en 2017, par le candidat à la présidence de la République, Emmanuel Macron. Ce dernier avait, à l'époque, qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité et de vraie barbarie".
Réactions en Guadeloupe
De nombreuses personnalités se disent choquées par le récent discours du chef du Gouvernement.Parmi elles, le président du Comité international des peuples noirs (CIPN), Luc Reinette, qui estime que Jean Castex est dans la même lignée que Jules Ferry, notamment. Cet homme d'Etat français considérait, en 1885, que les hommes de race supérieure (Les Européens) avaient "le devoir de civiliser les races inférieures".
Dans le rang des hommes politique, l'heure est aussi à l'incompréhension.
Eric Jalton, président de Cap Excellence et maire de la ville des Abymes, partage le combat contre les extrémistes religieux. Mais pas question, pour lui, de passer à la trappe la colonisation. L'élu prône la lutte contre tous les crimes, d'hier et d'aujourd'hui.
Autre réaction : celle de Sonia Pétro, pour qui il ne faut pas envenimer les choses, par des propos non mesurés, d'autant plus sur une telle thématique que la colonisation, source de bien des crispations.
Le débat sur les propos de Jean Castex risque de revenir sur le devant de la scène ; déjà à l'occasion du procès, en appel, à Basse-Terre, lundi prochain, dans lequel le CIPN réclame à l'Etat français, des réparations, après l'esclavage et la colonisation.