Comme dans l'Hexagone, les établissements scolaires de Guadeloupe rendent hommage au professeur tué à Arras

8h00, Lycée Gerville-Réache à Basse-Terre. Pas de cours mais un instant solennel, un instant que les enseignants veulent habiter. Il y a certes l'hommage qu’ils veulent faire en mémoire de leurs collègues assassinés à Arras vendredi dernier, il y a aussi cette date où tous se souviennent de la fin dramatique de Samuel Paty et puis, il y a le quotidien.

Enseignants, un métier qui les met chaque jour en face d'élèves dont ils ne savent quoi attendre. Alors ils ont un rôle de composition où il faut savoir faire preuve d'autorité et malgré tout de souplesse pour entendre, prévoir, comprendre. Et quelquefois, la peur se lit sur certains visages. Pas forcément, les débutants, même les anciens ne s'y font toujours pas.

Dans cette salle de classe du Lycée Gerville-Réache, pas d'élèves. Des enseignants qui s'entendent sur ce qu'ils diront de tout cela aux élèves à partir de 9h30. Certains parlent encore des incidents survenus en Guadeloupe. Après les violences au lycée Paul Lacavé, un autre fait de violence s’est fait remarquer vendredi dernier au Lycée Professionnel Bertène Juminer au Lamentin. Un professeur de mathématiques s’est fait agresser physiquement par un élève. Bien sûr, on est loin des actes terroristes dont on parle ailleurs mais c'est toujours des actes aussi insupportables qu'inadmissibles.

Après les enseignants ce sont les élèves qui participent à ces instants d'hommage avant celui qui les associera en début d'après-midi à toutes les communautés scolaires de la Guadeloupe.

Malgré les incidents au demeurant très marginaux, c'est pour eux que les enseignants se motivent et se mobilisent chaque jour. C'est pour qu'ils aient une autre vision de la vie que les enseignants font tous les jours taire leurs appréhensions et leurs craintes pour ne se souvenir que de leur impérieux désir de transmettre.

La rectrice d’académie de la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy s'est rendue ce lundi dès 8h au collège Aurélie Lambourde aux Abymes. En début d’après-midi, à 14 heures elle sera au groupe scolaire de Dothémare toujours aux Abymes.
Ce sera le moment où, comme dans l'Hexagone, à Dothémare comme à Gerville-Réache et dans les autres établissements scolaires de la région académique, tous se figeront dans un silence qui se fera l'écho d'une réprobation totale des actes de violences qui atteignent l'école. L'écho aussi des propos d'Emmanuel Macron en cette journée d'hommage.