Comprendre les sargasses pour mieux les contrer

Prélèvements sous les radeaux
D’où viennent les algues sargasses qui envahissent nos côtes ? Les scientifiques du M.I.O., l’Institut Méditerranéen d’Océanologie de Marseille ont mené une étude très poussée sur la question. Mais ces recherches risquent de ne pas aboutir faute de budget..
 
Les chercheurs de l'Institut Méditerranéen d’Océanologie ont mené 2 expéditions en 2017 en mer : l’une transatlantique, l’autre dans les eaux de la Caraïbe. Expéditions baptisées « pour poursuivre et comprendre l’algue bAujourd’hui, ils livrent leurs premières hypothèses.
Cette campagne de 25 jours entre la Guyane, les Antilles et la mer des Sargasses dirigée par des chercheurs de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO) basé à Marseille et soutenue par la Flotte Océanographique Française, l’IRD et l’INSU-CNRS, avait pour but de déterminer l’origine des sargasses qui s’échouent aux Antilles et de déterminer les mécanismes physico-chimiques et biologiques qui favorisent leurs proliférations.

Lors de la campagne océanographique, un important échantillonnage de la faune et de la flore associées aux radeaux de sargasses a été effectué notamment en plongée sous-marine. Des chercheurs et enseignant-chercheurs appartenant à l’IRD, à Aix-Marseille Université, à l’Université des Antilles, à l'Université de la Guyane, à l’Université de Bretagne Occidentale et du Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux (GEPOG) ont d'ailleurs participé à cette expédition.

En novembre dernier, l'Institut Océanographique oraganisait une conférence à Monaco où les deux principaux acteurs de ces recherches, Sandrine Ruitton, maître de conférences de l’université Aix-Marseille, Institut méditerranéen d’océanologie et Thomas Changeux, ingénieur de recherche IRD, Institut méditerranéen d'océanologie, pouvaient exposer leurs attendues : 

L'objectif est désormais de comprendre ce qui est à l’origine de ce phénomène pour à terme, modéliser le développement des Sargasses en haute mer, anticiper leur arrivée, et finalement mieux gérer leurs échouages à terre. Un travail de longue haleine au service de la connaissance, mais avec des applications pratiques, qui suscite l’implication de nombreux chercheurs et l’engagement des acteurs de la gestion en France et à l’étranger. Mais lorsque l’on est au milieu de l’Atlantique, le contraste avec ce qui se passe sur les côtes est saisissant. En plongeant sous les bancs de sargasses, les chercheurs ont pu observer le développement d’un biotope riche et diversifié, comme une oasis au milieu du grand désert bleu océanique

Mais, pour aller plus loin, les chercheurs auront aussi besoin de moyens financiers nouveaux 

Peggy Robert, Fédérico Nicotra et Loïc Lemoine

Le site de l'Institut de Recherche pour le Développement le confirme : 

Les chercheurs de l’IRD et du MIO poursuivent ainsi les analyses des échantillons récoltés lors des deux expéditions scientifiques. Ces analyses portent notamment sur la génétique des populations, afin de déterminer l'origine des algues sargasses qui s’échouent sur les côtes antillaises et identifier les mécanismes physico-chimiques et biologiques qui favorisent leur prolifération.
L’équipe travaille également à la consolidation des collaborations internationales avec les pays côtiers du pourtour de l’océan Atlantique tropical Nord. L’objectif : mobiliser des financements pour conduire un programme scientifique international sur les algues sargasses, qui pourrait impliquer les partenaires de l’IRD au Brésil, en Côte d’Ivoire, dans les Caraïbes et l’Outre-mer français.


Découvrez le travail des chercheurs à bord de l’ANTEA lors de la première expédition dans la mer des sargasses, grâce au film "A la recherche de la nouvelle mer des sargasses", réalisé par IRD Images.Pour suivre le carnet de bord des scientifiques durant leur mission, cliquez ici