Le Collectif des organisations en lutte contre l'obligation vaccinale, contre le pass sanitaire et, désormais, contre le pass vaccinal, a organisé une conférence de presse, dans la matinée de ce mardi 25 janvier 2022, sur le parking devant le Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG).
L'occasion pour les leaders de la grève générale, entamée le 15 novembre 2021, de revenir sur toutes les raisons pour lesquelles ils estiment que leur mouvement de "résistance" est légitime et doit être poursuivi.
Tour à tour, ils ont pris la parole, pour avancer leurs arguments, alors qu'ils disent lutter "pour les libertés fondamentales".
A propos de l'affaire sur les violences urbaines planifiées
Vendredi dernier, le procureur de la République de Pointe-à-Pitre a communiqué sur une enquête ouverte, suite aux violences urbaines perpétrées dans le contexte de crise sociale. Il s'agit notamment, entre autres volets de l'affaire, d'identiifer d'eventuels liens entre des chefs de gangs et le Collectif d'organisations en lutte.
Pour Maïté Hubert M'Toumo, "c'est de la science fiction". La secrétaire générale de l'UGTG n'entend pas se laisser intimider.
En revanche, elle recentre le débat sur la réalité de ce que vivent les salariés suspendus, après avoir perdu leur salaire, du fait de leur refus de la vaccination contre la Covid-19.
Maïté Hubert M'Toumo est au micro de Chantal Horn :
Maïté Hubert M'Toumo : "On comprend bien que l'Etat est embarrassé. Donc il cherche à inventer des histoires pour, encore une fois, criminaliser toutes nos actions et diaboliser le collectif".
La répression dénoncée
Pour les militants, s'ils font l'objet de tant de répression, notamment professionnelle, policière et judiciaire, c'est qu'ils sont dans le vrai.
L'Etat français est aux abois. Ca confirme que notre position st juste, alors que nous affirmons que nous avons le droit effectivement de réclamer que l'on nous respecte, pour ce que nous sommes en tant que personnes, que l'on respecte nos professions, nos vie et nos corps.
Ce mouvement est la contribution du peuple guadeloupéen à la lutte internationale des travailleurs, contre toutes les oppressions, contre tous les mépris et contre leur prétention de dominer et de domestiquer les hommes et les femmes à travers le monde.
Les diverses interpellations et poursuites ont pour dessein d'intimider les personnes mobilisées, affirment les membres du Collectifs.
C'est de la répression ! Il faut bien comprendre ça ! Personne ne parle de ça, de l'accumulation de la répression qui nous vise depuis en juillet, de la somme de camarades interpellés et placés en garde-à-vue, le plus souvent 2 à 3 jours, exprès pour les terroriser.
"Absence de dialogue social"
Les militants du collectif dénoncent aussi le silence des partenaires sociaux, qui ne les reçoivent plus depuis plusieurs semaines, alors qu'ils sont mobilisés.
Pour faire bouger leurs interlocuteurs, Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGTG, prône le renforcement du mouvement, dans toutes les entreprises. Il l'a dit à Chantal Horn :
Jean-Marie Nomertin : "Les camarades dans toutes les entreprises doivent parler de leurs problèmes, de ce qu'ils vivent au quotidien, pour qu'on prenne conscience, avant de réfléchir à la manière d'amplifier le combat".
Le Combat
Pour ce qui est des causes de la mobilisation, les thématiques sont les mêmes que maintes fois entendues : les membres du collectif évoquent "la violence des mesures de suspension de contrats" au détriment de professionnels de santé qui "n'ont commis aucune faute" mais qui refusent la vaccination contre la Covid-19, mais aussi le non-respect des personnes qui expriment un avis contraire à la parole gouvernementale, ou encore la pollution de l'environnement et l'empoisonnement des populations par le chlordécone et, par ailleurs, le système scolaire qui "ne répond pas aux besoins du territoire" de leur point de vue.
Quant à la légitimité du mouvement, ils la revendiquent et comptent mener leur combat, "pour régler les problèmes des travailleurs et du peuple", "jusqu'au bout" :
S'il y a des Guadeloupéens que notre mouvement dérange, nous pouvons comprendre cela. Mais nous nous luttons, d'accord, parce que la majorité de notre peuple a décidé. A partir du moment où la majorité de ton peuple a décidé, c'est ce que tu dois retenir et c'est ce qui est important.
Mais rien ne dit qu'effectivement la majorité de la population locale cautionne et adhère à ce mouvement de contestation sociale, sur le fond et sur la forme.
Le Collectif organise un meeting à Port-Louis, ce mardi soir. Des mobilisations sont annoncées pour jeudi et samedi prochains.