Conflit social Nicollin : Comment en est-on arrivé là ?

Le mouvement social des agents de la société Nicollin Antilles perdure. Ils ont de nouveau bloqué les accès du chef lieu, ce 21 octobre, en érigeant aussi des barrages dans les communes voisines. Leurs revendications portent sur les dettes de la communauté d'agglomération. 
Nouvelle journée de galère pour les habitants du sud Basse-Terre, la grève des salariés de Nicollin Antilles se poursuit. Et les agens ont de nouveau bloqués plusieurs axes routiers, mercredi 21 octobre. Impossible de circuler, par endroits, autour du chef-lieu. Des barrages ont été érigés au niveau du rond-point de Rivière des pères, mais aussi à Vieux-Fort, à Gourbeyre.
 

Nouveau blocage dans le sud Basse-Terre

Au coeur de ce conflit des revendications salariales qui ne trouvent pas d'issue car la société Nicollin Antilles, chargée du ramassage des ordures ménagères est elle-même asphyxiée par les 15 millions d'euros que la Communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbe doit au groupe. Alors, comment sortir de l'impasse ?

A (re) voir le reportage de Thierry Philippe : 
 

11 condamnations et encore une dette conséquente 

Cela fait des années que la gestion des ordures pose problème dans cette région. Le problème remonte à l'époque de la décharge de Baillif, puis il y a eu des promesses de solutions durables. Mais finalement rien n'a été fait réellement. D'où le schéma actuel : Nicollin, le centre d'enfouissement technique de l'Espérance à Sainte-Rose et finalement une dette pour la collectivité responsable. Voici le cheminement d'une affaire qui s'est aggravée au fil du temps.  
La dette de la Communauté d'agglomération Grand sud Caraïbe vis-à-vis de Nicollin Antilles s'élève à 15 millions d'euros. 13,2 millions, plus les intérêts moratoires. Le groupe n'a pas été payé, malgré les jugements du tribunal administratif qui ordonnaient à CAGSC d'honorer le règlement. Selon la direction générale de Nicollin, chaque mois, l'EPCI (établissement public de coopération intercommunale) paie 263 000 euros pour des services facturés 444 000 euros. 
 

Un déficit annuel de 6 millions d'euros

Une dette structurelle, explique de son côté la communauté d'agglomération, car aujourd'hui, l'enveloppe ramassage d'ordures, niveau recettes est de 14 millions d'euros pour l'ensemble du sud Basse-Terre, alors que les dépenses relatives à ce service public s'élèvent à 20 millions. Il y a donc automatiquement un déficit de 6 millions d'euros, chaque année, dû notamment, selon la CAGSC au transfert du personnel des communes. De plus, certaines collectivités ont élargi leur périmètre de collecte, ce qui entraîne des charges supplémentaires à la CASBT.