N’allez pas lui dire que la Covid-19 est une simple grippe, ni une maladie anodine ! Naëlle Maccès a failli être emportée par le virus.
Elle n’était pas vaccinée, mais envisageait de le faire ; elle avait rendez-vous pour l’injection, mais son diagnostic de positivité a changé ses plans et bouleversé sa vie.
Naëlle avait 24 ans, était enceinte de son premier enfant et ne présentait aucune pathologie synonyme de "comorbidité", quand elle a été testée positive à la Covid-19. C’était le 11 août 2021, en pleine quatrième vague de coronavirus en Guadeloupe, la plus meurtrière que l’archipel ait connue.
Cette date est celle du début de son calvaire.
A ce moment-là, la jeune femme en était à son septième mois de grossesse.
Elle a été conduite au "Pôle parent-enfant" du Centre hospitalier universitaire (CHU), aux Abymes où, dès le lendemain, vers 14h00, la décision de procéder à une césarienne a été prise. La future maman était victime d’une embolie pulmonaire. Les médecins ont déclenché son accouchement, pour lui donner une chance, ainsi qu’à son bébé.
Une fois le bébé libéré, la mère et l’enfant ont été séparées. La petite fille était en bonne santé. Mais Naëlle a dû être hospitalisée à Pointe-à-Pitre.
J’étais consciente. Au tout début j’étais en surveillance dans le service de gynécologie. Ensuite, j’ai été transférée à la réanimation du CHU et, là, les médecins ont décidé de m’endormir.
Naëlle Maccès, jeune mère sauvée de la Covid-19
Son sommeil a duré six mois.
Six mois durant lesquels Naëlle a été transférée en région parisienne ; elle est passée par l’hôpital Mondor à Créteil (Val-de-Marne), puis à la Pitié-Salpêtrière (XIIIème arrondissement de Paris). Un trou noir fait de périodes de coma, puis de réanimation et de rééducation. La jeune mère, pourtant, parle de conscience de ce qui lui arrive.
Oui, oui, je suis très consciente de tout ce qui se passe. C’est un moment extrêmement difficile, pendant et surtout après, parce qu’il faut tout réapprendre et aussi apprendre à connaître son bébé...
Naëlle Maccès, jeune mère sauvée de la Covid-19
Des nouvelles lui avaient été données de son enfant, de loin en loin. Et c’est deux semaines avant sa sortie d’hospitalisation, soit près de neuf mois après son accouchement, que la jeune maman a pu toucher l’enfant, pour la première fois. Un moment vraiment merveilleux pour elle.
Réveillée et de retour en Guadeloupe, Naëlle n’était pas encore sortie d’affaire, pour autant. Le chemin vers le rétablissement se révélait encore long. Mais la patiente est restée optimiste et a gardé espoir.
Il fallait aller mieux. Il fallait se battre pour ma fille. J’avais encore beaucoup d’appareils branchés, pour m’aider à oxygéner mon sang, à respirer. C’était assez éprouvant.
Naëlle Maccès, jeune mère sauvée de la Covid-19
Quant à Sophia (c’est le nom de la fille de Naëlle), elle se porte comme un charme !
Elle va très bien ! C’est un bébé en pleine forme. Elle est joyeuse. C’est un bébé formidable.
Naëlle Maccès, jeune mère sauvée de la Covid-19
Treize mois après, cette jeune mère de famille n’est pas complètement rétablie. Elle est encore sous oxygène, 24h/24, pour une période indéterminée. Elle est régulièrement suivie par un kinésithérapeute.
Mais Naëlle se sent la force de s’occuper d’elle et de sa fille.
Pour le reste, au moment du drame, elle était en troisième année de soins infirmiers, mais n’a pas eu le temps de passer ses examens. Qu’à cela ne tienne ! Naëlle compte bien aller au bout de son cursus et obtenir son diplôme.
Elle se bat pour que la vie reprenne un cours normal.
(Ce témoignage exclusif a été recueilli par Alex Robin, dans le cadre du journal de Guadeloupe La 1ère "13h00 en Guadeloupe" du 13/09/2022)