Durant la soirée d’hier (mardi 17 janvier 2023) et la nuit dernière, le nombre de clients d’EDF Archipel Guadeloupe a été bien plus important à subir des coupures d’électricité, que les jours précédents. Ils étaient jusqu’à 50.000 privés de cette précieuse ressource, entre 18h00 et 22h00 et encore 32.000, dans la matinée de ce mercredi, entre 2h30 et 7h30. Des ruptures de service d’une à deux heures par abonné, "qui pourraient durer sur l’ensemble de la journée et de la soirée", précise l’entreprise.
Délestages : pas d’embellie en vue
Dans le cadre de la grève qui sévit au sein d’EDF PEI (Production électrique insulaire), tous les moteurs de la Centrale de la Pointe Jarry, qui fournit près de 50% de l’énergie produite en Guadeloupe, sont à l’arrêt. C’est ainsi qu’un déséquilibre est créé, entre l’offre et la demande et que les délestages sont inévitables.
Mais, par ailleurs, un incident technique est survenu, au sein d’une unité d’Albioma, trop sollicité en ce moment.
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Cette situation pourrait s’aggraver, alors que plusieurs syndicats du secteur de l’énergie appellent à suivre la grève nationale contre la réforme des retraites, à compter du jeudi 19 janvier.
A noter aussi que les négociations ont repris, mardi après-midi, entre l’intersyndicale mobilisée et la direction d’EDF PEI, dans les locaux de la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), sous l’égide de la préfecture. Mais ces discussions sont loin d’aboutir à un accord sur les 19 points de revendication des personnels en grève.
L’impact des délestages
Cette mobilisation à EDF PEI a des conséquences pour la population privée d’électricité. Côté particuliers, outre les perturbations causées dans leur vie quotidienne, beaucoup déplorent des pertes de matériel.
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Les entreprises de l’archipel empêchées de travailler, quant à elles, subissent des pertes de chiffre d’affaire. C’est le cas, notamment, dans le secteur de la restauration. Par exemple, à la Marina de Bas-du-Fort, au Gosier, les coupures débutent entre 18h30 et 19h00 ; le pire horaire, pour ces professionnels. Les clients voyant tout éteint font demi-tour.
(...) On enregistre entre 20 et 30% de chiffre d’affaire en moins, sur la période où les coupures sont là. Parce que les gens regardent, mais ne s’arrêtent pas. Ils rebroussent chez eux. Ce qui remonte des membres de l’association, c’est la colère. En Guadeloupe, on a déjà l’habitude des coupures d’eau... plus les coupures d’électricité ! Clairement, il y a de la colère, de la frustration et, en plus, le sentiment que tout ça est loin d’être de notre faute (...)
Elisa Marie, la présidente des commerçants de la Marina de Pointe-à-Pitre.
Les restaurateurs de ce site prisé, tant par la population locale que par les touristes, sont en effet à bout de nerfs ; ils s’estiment pris en otages. Outre leurs clients, ils perdent aussi de la marchandise, les produits frais contenus dans leurs chambres froides, réfrigérateurs et bassins de langoustes.
Ces professionnels sont condamnés à prendre leur mal en patience.
La grève à la Centrale électrique d’EDF PEI, quant à elle, ne semble pas en passe d’être stoppée. Et, tant qu’elle durera, l’énergie produite ne suffira pas à alimenter l’ensemble de la population, à toutes heures de la nuit et de la journée.