Dernière ligne droite pour les salariés de France Antilles et France Guyane.

Les salariés devaient rencontrer l’administrateur judiciaire, ce lundi matin. L’audience, pour la survie des quotidiens, en très grande difficulté, est prévue demain. A ce jour, deux candidats sont encore en lice pour la reprise de l'organe de presse
 
D'abord le candidat que personne n’attendait.  Patrick Jean Gélie, Martiniquais et président de "Passionis International", a déposé son offre le 11 janvier.  Immatriculée au Luxembourg, sa société est spécialisée dans la production, l’achat et la vente de matières premières (pétrole, minéraux et métaux précieux). Pas vraiment le profil d’un patron de presse mais il est le candidat officieux de l’Etat.
Et pour cause son offre est, pour l’heure, la mieux-disante sur le plan social. Il annonce la reprise de 150 salariés sur les 240 que compte le groupe France Antilles. En revanche, il a ajouté une clause suspensive : la réalisation d’un audit complet avant le 1er mars.

La petite fille de Robert Hersant toujours en lice

Aude Jacques Ruettard , la petite fille de Robert Hersant, le fondateur de France Antilles. AJR est aujourd’hui la patronne du groupe qu’elle avait acquis en 2017 suite à un précédent redressement judiciaire.  Deux ans plus tard, elle propose désormais  de faire du quotidien un tri-hebdomadaire pour les Antilles et une version numérique pour la Guyane. Elle ne conserve que 114 salariés. Pas de détails sur le financement de son offre de reprise.   

Bruno Blandin s'est retiré

Bruno Blandin a confirmé ce matin avoir retiré son offre de reprise. Baptisée Octopus Network, cette dernière proposait une version entièrement numérique de France Antilles et ne conservait qu’une trentaine de salariés sur les trois départements.
Le président de l’UDE Medef Guadeloupe est conscient que le coût social de son offre fait qu’il avait peu de chance de l’emporter. A cela s’ajoute des interrogations sur la réalité des aides promises par l’Etat et le Conseil Régional. Enfin, Bruno Blandin avait demandé que le patrimoine immobilier de France Antilles soit réintégré dans la société. Ce qui permettait de garantir des emprunts futurs. Mais cette clause suspensive n’a pas été respectée.
De fait, l’absence de ce patrimoine immobilier estimé à 12 millions fait que la mariée est évidement beaucoup moins jolie, d’où la difficulté aujourd’hui à retrouver un repreneur. 
Et le temps  presse. France Antilles perd 500 000 euros chaque mois. Réponse définitive demain à la barre du tribunal de commerce de Fort-de-France