Reprendront, reprendront pas aujourd’hui (lundi 13 février) ? La Guadeloupe est suspendue aux négociations entre direction et syndicat d’EDF-PEI.
Négociations qui seront menées en présence de représentants de l’Etat et de la Région, à la Préfecture, à Basse-Terre, dès 10 heures, annonce Jimmy Thélémaque, secrétaire général de la FE-CGTG.
Il faut dire que la grogne prend de l’ampleur au sein de la population, surtout depuis les grosses coupures de la semaine dernière. Coupures dues selon la Direction, au blocage par les grévistes de la centrale de Jarry. Mais les défaillances auraient été aussi ailleurs. D’autres sites, affiliés à EDF, étaient visiblement hors service.
Mardi 7 février, jusqu’à 100 000 clients ont été coupés instantanément.
Jeudi 9 février, les délestages se sont multipliés, jusqu’à 3 voire 4 par jour. Ces mêmes délestages ont également duré plus longtemps. Certains quartiers, comme la Jaille et Fond Sarail à Baie-Mahault, ont connu des coupures de plus de 12 heures.
Dans ses communiqués quotidiens, EDF Archipel Guadeloupe explique, à chaque fois, que tout cela résulte de l’arrêt total de la centrale EDF PEI ; en clair, tout cela est de la faute des grévistes.
Et le 10 février sur l'antenne de Guadeloupe La 1ère, Christophe Avognon, le directeur d’EDF Archipel Guadeloupe est allé jusqu’à brandir la menace d’un black out.
Christophe Avognon a juste oublié de préciser qu’un autre de ses fournisseurs lui faisait défaut. Il s’agit d’Albioma. Située au Moule, cette unité produit de la vapeur pour Gardel durant la période de récolte de la canne à sucre mais également de l’électricité que lui rachète EDF.
Albioma fournit jusqu’à 21% de l’électricité de l’île.
Or deux des trois tranches d’Albioma ont été arrêtées pour maintenance les 27 et 28 janvier dernier. Elles ont toutes deux été remises en route le 11 février.
Christophe Avognon a également omis de préciser que les 4 turbines à combustion qui appartiennent à EDF Archipel Guadeloupe sont loin de fournir les 100 Mégawatts annoncés. Selon plusieurs sources internes, elles ne produiraient que 60 Mégawatts, la faute à une maintenance défaillante.
Autant d’omissions qui s’inscrivent, à l’évidence, dans une stratégie de communication, somme toute assez classique, qui consiste à tout mettre sur le dos des grévistes.
Cela peut marcher un temps, mais un temps seulement.