Des cas atypiques d’Alzheimer, après l’usage d’une hormone de croissance d’origine humaine, relancent l’hypothèse d’une transmission en raison d’un acte médical.
Des cas de transmission de la maladie d’Alzheimer ?
L’équipe de chercheurs britanniques de l’Institut des maladies à prions de Londres vient de publier une nouvelle étude dans la revue scientifique mensuelle "Nature Medicine". Ils rapportent des observations de patients qui ont développé une forme précoce et atypique de la maladie d’Alzheimer, alors qu’ils avaient été traités à l’hormone de croissance dans leur enfance ; cela, avant 1985 avec une hormone issue de donneurs décédés. Ces malades ont développé, quelques années plus tard, un Alzheimer précoce.
Huit personnes précisément sont concernées, sur les 1800 qui ont fait l’objet de l’étude. Un nombre relativement faible, donc, mais qui interroge malgré tout.
Une protéine pointée du doigt
Depuis 2010, les chercheurs travaillent sur la question. Ils avaient en effet découvert des dépôts importants de la protéine beta amyloïde chez quatre patients décédés de la maladie de Creutzfeld Jakob, après avoir été contaminés, dans leur enfance, suite à un traitement à l’hormone de croissance. Sauf que l’accumulation de cette protéine est également l’une des causes de la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques avaient même conclu que, s’ils avaient survécu, ils auraient développé un Alzheimer.
Dans les cas des huit individus traités par le passé à l’hormone de croissance et aujourd’hui victimes de la pathologie, ils ont entre 38 et 55 ans et ont des atteintes du système cognitif déjà plus ou moins importantes.
Pour autant, d’autres recherches doivent encore confirmer l’hypothèse de ce lien, car d’autres causes (notamment des maladies dans l’enfance) peuvent également être à l’origine de la pathologie.
BON À SAVOIR/
Aujourd’hui, les traitements à l’hormone de croissance sont uniquement de synthèse, donc sans risque de contenir cette protéine.