Le déconfinement de la Guadeloupe va débuter le 8 octobre

Les indicateurs de l'épidémie de Covid-19 continuent de baisser. La préfecture annonce donc le déconfinement progressif de la Guadeloupe. L'ARS, elle, durcit le ton, au sujet de l'obligation vaccinale. Faute de professionnels de santé en nombre suffisant, seuls les soins d'urgence seront assurés.

L’épidémie de Covid-19 est en train de s’estomper, même si la Guadeloupe n’est pas complètement sortie d’affaire.
L’heure est donc venue d’envisager la mise en oeuvre d'une phase de déconfinement.

En effet, l'archipel arrivera, en milieu de semaine prochaine, au bout des 15 jours de la première phase d'allègement des restrictions sanitaires. 
Pour amorcer la phase 2 de son plan, le préfet Alexandre Rochatte avait posé trois conditions sine qua non : que les hôpitaux soient sollicités à 100% de leur capacité habituelle, que le taux d'incidence soit inférieur à 75 pour 100.000 habitants et que le taux de positivité descende sous les 5%.

Il s'avère que nous y sommes presque, à ce jour. Seul le taux d'incidence reste problématique.

(RE)voir l'intégralité du "Point Covid hebdomadaire"

Le face-à-face entre les autorités et la presse a eu lieu dans la "petite salle" du palais d'Orléans, siège de la préfecture de Basse-Terre :

 

Situation sanitaire 

La situation sanitaire continue de s'améliorer, en Guadeloupe. La Covid-19 recule, mais reste bien présente, dans le territoire.

Voici les indicateurs relevés depuis le début de cette semaine 39 (entre lundi 27 et jeudi 30 septembre) :

  • Il y a eu 170 nouveaux cas, ce qui représente une moyenne de 42 cas par jour ;
  • 8 patients Covid sont décédées, depuis lundi, âgés de 69 à 85 ans.

Le taux de positivité sur sept jours glissants s'élève à 3,8%.
Le taux d'incidence est de 83 pour 100.000 habitants, en une semaine, encore au-dessus du seuil d'alerte ;

La pression hospitalière est également en baisse, si bien que les autorités sanitaires ferment des lits progressivement.

  • 44 lits de réanimation restent ouverts (30 au CHU et 14 au CHBT) ; 34 sont occupés, dont 20 par des patients Covid ;
  • 2 personnes sont prises en charge en soins critiques ;
  • 57 personnes sont hospitalisées en médecine ;
  • 32 personnes sont suivies en hospitalisation à domicile ;
  • 11 personnes ayant contracté la Covid-19 sont aussi hospitalisées dans les collectivités du Nord.

Point sur la vaccination

A propos de la vaccination contre la Covid-19, la directrice de l'Agence Régionale de Santé (ARS), Valérie Denux, estime que "la situation est inquiétante". Un "ralentissement très net a été observé", pour ce qui concerne les premières injections, a-t-elle ajouté.

En Guadeloupe, près de 43% des adultes et 18% des 12/18 ans sont vaccinés (première injection), soit plus de 150.000 personnes.
"C'est très insuffisant, pour arriver à faire barrage à une vague potentielle d'ici la fin de l'année", ajoute Valérie Denux.

Ce taux de vaccination des plus de 18 ans passe à 45% à Saint-Martin et à 78% à Saint-Barthélemy.

Concernant l'obligation vaccinale, sujet qui fâche localement, les autorités sanitaires ont bien l'intention de faire appliquer la loi. La Directrice de l'ARS appelle les personnels concernés (médecins, infirmiers, personnels hospitaliers, pompiers...) à se faire vacciner : "Parce que s'ils ne le font pas, il va y avoir deux problèmes. Le premier problème c'est, évidemment, potentiellement la contamination de leurs patients, jusqu'au moment où ils seront contrôlés et suspendus. Le second problème c'est qu'aujourd'hui on s'interroge sur la reprise de certaines activités, comme par exemple la greffe rénale, sur le territoire, parce que les patients que l'on greffe sont particulièrement fragiles."

L'ensemble des offres de soins ne pourra pas être proposé localement, dès lors que les professionnels de santé non vaccinés seront suspendus de leurs fonctions. L'ARS annonce que, dans ce cas, "on va se concentrer sur les soins d'urgence", à savoir "les urgences chirurgicales, les urgences médicales et les urgences réanimatoires, avec les professionnels vaccinés" ; telle est son obligation, précise Valérie Denux, qui refuse que cela soit considéré comme une mise à mal du système sanitaire local.

Une épée de Damoclès pèse au-dessus des professionnels visés par la loi sur l'obligation vaccinale : s'ils persistent à refuser la vaccination contre la Covid-19, ils devront se résoudre à exercer un autre métier, conclut la Directrice de l'ARS.

Quelle évolution des mesures de lutte contre l'épidémie ?

Les modalités de la phase de déconfinement seront précisées en début de semaine prochaine.
Le préfet Alexandre Rochatte a juste évoqué les grandes lignes des mesures qui entreront en vigueur à compter du vendredi 8 octobre 2021 :

  • Le couvre-feu sera ramené à 22h (au lieu de 20h actuellement) jusqu'à 5h ;
  • Les limites de déplacement au sein de la Guadeloupe vont être levées (fin des 10 km) ;
  • Les activités sportives de plein air seront possibles, à huis clos, dans un premier temps ;

Une phase de transition sera instaurée, concernant l'application du pass sanitaire. Elle concernera aussi les établissements (restaurants, salles de sports, activités de loisir, cinémas...)  jusqu'ici fermés administrativement.
Durant trois semaines, le pass ne sera pas exigible en-deçà de 30 personnes présentes.
Les 12/18 ans ne seront contrôlés qu'à partir de la fin du mois d'octobre.

Par ailleurs, à compter du lundi 4 octobre, entre l'Hexagone et la Guadeloupe, les voyageurs vaccinés ne seront plus soumis ni au test PCR, ni à l'obligation de justifier d'un motif impérieux. Les règles n'évoluent pas pour ceux qui ne sont pas vaccinés.