Le directeur du CHU déclenche l'alerte "PLan Blanc" pour faire face à la progression du Coronavirus en Guadeloupe

La rapide augmentation de cas confirmés Covid-19 a incité le directeur du CHU de la Guadeloupe à déclencher l'alerte "Plan Blanc". Un dispositif pour mobiliser les moyens humains et matériels pour faire face à la crise.
Ce sont les services d'infectiologie et de réanimation qui ont tiré la sonnette d'alarme et incité la direction du CHU à déclencher l'alerte "Plan Blanc". Ils font face désormais à un "nombre important de cas confirmés COVID 19" sur l'ensemble de l'archipel et surtout, deux patients toujours en réanimation.
On sait d'ailleurs que le service des maladies infectieuses a déjà mis en place des chambres spécialisées destinées à accueillir les malades gravement atteints par le Coronavirus. 
Voir : Le CHU de la Guadeloupe prêt pour faire face au coronavirus-Covid-19

Dès ce lundi, Gérard Cottelon et ses services ont organisé plusieurs réunions pour déterminer le rôle des uns et des autres.
De fait, en déclenchant l'alerte "Plan Blanc", le directeur général du CHU applique une mesure déjà mise en oeuvre par les hôpitaux de l'Hexagone depuis le 6 mars pour faire face à l'épidémie de coronavirus. Ce plan d'action permet de mieux organiser l'accueil et les soins portés aux malades.
Il prévoit, en effet, des mesures d'organisation destinées à faire face à une situation sanitaire exceptionnelle ou une activité accrue d'un hôpital. Il permet d'organiser l'accueil et la prise en charge d'un afflux massif de victimes d'un accident, d'une catastrophe, d'une épidémie ou d'un événement climatique meurtrier et durable. Son déclenchement dans tous les hôpitaux de France et maintenant par le CHU de la Guadeloupe, traduit une nécessité face à l'épidémie de coronavirus.
 

Les mesures du "Plan blanc"

Le plan blanc recense l'ensemble des moyens matériels et humains susceptibles d'être mobilisés et définit les conditions de leur emploi graduellement (niveau 1 puis 2). Il prévoit notamment les modalités selon lesquelles le personnel soignant nécessaire peut-être maintenu sur place et, le cas échéant, le personnel volontaire peut être rappelé lorsque la situation le justifie.

Les mesures du plan blanc prises par l'établissement sanitaire doivent comprendre :
- La mise en place d'une cellule de crise pilotée par le chef d'établissement ou son représentant, et chargée de gérer l'alerte, ou la crise.
- L'organisation du tri, de l'accueil des malades, de leur répartition selon la nature et la gravité de leur pathologie dans des unités spécialisées ou à défaut, les plus adaptées à leur prise en charge.
- L'ajout de lits supplémentaires dans les services.
- Les modalités de transmission de l'alerte au sein de l'établissement, ainsi que les liaisons internes et externes à l'établissement pour assurer la circulation des informations.
- Un plan de confinement et un plan d'évacuation de l'établissement.
- Le maintien sur place des équipes de personnels volontaires.
- Le rappel gradué des personnels volontaires en repos, afin d'avoir des moyens suffisants mais aussi de pouvoir organiser des rotations en cas de crise durable.
- Un transfert des patients des services impliqués vers des services moins impliqués, d'autres établissement, voire le renvoi à domicile lorsque cela est possible.
- Une déprogrammation des activités non urgentes : consultations, interventions chirurgicales,…
- L'inventaire de moyens disponibles par les services médico-techniques (pharmacie, laboratoires, imagerie médicale) et logistiques (blanchisserie, restauration).
- Le renforcement des moyens de communication : le standard téléphonique est renforcé et les communications sont réservées au seul plan blanc, renfort si nécessaire par un poste sanitaire mobile.
- L'organisation d'un triage médical strict dans une salle suffisamment grande et sous la responsabilité d'un médecin trieur, distincte de l'accueil classique des urgences, et distincte de l'accueil des familles et des médias.
- L'organisation de la circulation automobile sur le site avec une signalétique et un fléchage supplémentaire pour faciliter la circulation en interne, recours à des mesures de surveillance et de gardiennage renforcées.
- Le recours éventuel à des moyens associatifs : bénévoles des associations de secourisme et d'aide sociale pour le traitement des soins légers ou les gestes d'accompagnement.
Le flux des nouveaux arrivants doit être maîtrisé afin de prévenir la contamination de tout l'établissement en cas d'accident : nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique.

Précisons d'ailleurs que les plans blancs des établissements de santé sont intégrés dans un plan blanc élargi élaboré par l'Agence régionale de santé qui définit le rôle et la place de chacun, au sein du département, en situation exceptionnelle.