Education nationale : les syndicats font grise mine

L'intersyndicale des enseignants et les fédérations des parents d'élèves étaient réunis ce samedi (15 mars) devant le lycée Charles Coeffin, à Baie-Mahault, pour annoncer une grève à compter du 20 mars.
Les six organisations syndicales de l'Education nationale sont sur le pied de guerre. La FSU, le SPEG, l'UNSA, la SNCL, FO, et la CGTG, soutenues en cela par les féderations de parents d'élèves de la Guadeloupe et de Saint-Martin, ont décidé de déposer un préavis de grève à partir de ce jeudi 20 mars. La suppression annoncée de 89 postes à la rentrée prochaine est au coeur de leur motivation

L'intersyndicale des enseignants et les fédérations des parents d'élèves étaient réunis ce samedi (15 mars) devant le lycée Charles Coeffin, à Baie-Mahault, pour annoncer une grève à compter du 20 mars. Ils dénoncent entre autres la suppression de postes d'enseignants à la prochaine rentrée scolaire. 

C'est encore une fois de trop car chaque année, nous perdons des postes. Quand on regarde nos résultats, nos évaluations, notre taux d'illettrisme, le taux de décrochage scolaire, nous pensons qu'il est temps de faire un stop momentané sur les suppressions et d'utiliser les moyens que l'on gagne avec la baisse démographique afin de mieux faire réussir nos élèves et de mieux les encadrer. 

Jean Dernault, secrétaire général du Speg

Jean Dernault

En effet, le rectorat prévoit une nouvelle baisse des effectifs de 1687 élèves dans le secteur public à la rentrée prochaine soit une diminution de 2%. L'académie a donc décidé de supprimer 89 postes dans le premier et le second degré, soit une diminution de 1,2%. Pour les syndicats d'enseignants, c'est "une vaste mascarade".

On essaye de nous faire comprendre que les baisses d'effectifs justifient la baisse des moyens dans l'académie. Cela fait plus de 3 ans que l'on a déjà perdu 302 postes dans l'académie mais on nous demande d'être résilients. En faisant grève, on nous dit que l'on va empêcher l'avenir des enfants de la Guadeloupe alors que tout ce que nous demandons c'est d'avoir un taux suffisant par rapport à nos enfants pour que l'on puisse sortir du bas du tableau. 

Gérald Angélique, professeur de physique-chimie et représentant du SNCL

Gérard Angélique

Vous avez un département où il y a 65% des jeunes de moins de 25 ans qui sont au chômage, vous avez 30% d'illetrisme dans ce département, un niveau de violence extrême dans les établissments et puis surtout nous sommes l'avant avant dernière académie en terme de résultats au baccalauréat donc il y a une méconnaissance totale de ce qui se passe ici et lorsque vous regardez les indicateurs de position sociale, avec une population pour quasiment 40% d'entre elles au dessous du seuil de pauvreté, il faut absolument nous donner les moyens pour faire des petits groupes de classe notamment en entrée de classe élémentaire, en entrée de sixième pour que nous puissions octroyer aux enfants notamment les plus en difficulté un vrai accompagnement et un vrai suivi pédagogique. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas et nous ne parlons même pas des élèves en situation de handicap qui n'ont pas d'accompagnants pour leur permettre d'être scolarisés dans de bonnes conditions.

Eddy Ségur, secrétaire général de la FSU Guadeloupe

Eddy Ségur

Même bataille, même combat du côté des parents d'élèves qui expriment leur peur par rapport à l'avenir de leurs enfants. Ils demandent le remplacement des professeurs absents et la non-suppression de postes d'enseignants.

On n'a pas la même problématique en France et ici, on a déjà des problèmes au niveau des structures, au niveau des classes, on a des problématiques de chaleur dans les classes donc on ne peut pas nous demander d'être solidaires avec l'Hexagone. Nous ne sommes pas sur le même réseau ni le même fonctionnement.

Yvelise Chomereau-Lamotte, vice-présidente de la Fapeg

Yvelise Chomereau-Lamotte

Une mobilisation générale bien partie pour durer car le préavis de grève devrait courir jusqu'en juillet.