Lutte contre l'obésité : le gouvernement adopte une nouvelle version du Nutri-Score

Le Nutri-Score est un système d'étiquetage nutritionnel à cinq niveaux apposé sur la face avant des emballages alimentaires.
Après les désaccords entre plusieurs ministres sur une refonte du système d'étiquetage sur les produits alimentaires, le gouvernement a finalement donné son feu vert au nouveau Nutri-Score. Cette nouvelle mouture permet notamment "d'améliorer la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et sucres".

La nouvelle version de l'affichage nutritionnel Nutri-Score, critiquée la semaine dernière par la ministre de l'Agriculture, va bien pouvoir entrer en vigueur avec la signature par les ministères concernés de l'arrêté qui organise sa mise en place, a indiqué le gouvernement vendredi 14 mars.

"Compte tenu des enjeux impératifs de santé publique, les ministres ont décidé de signer l'arrêté modifiant les règles de calcul du Nutri-Score", peut-on lire dans un communiqué des ministres en charge de l'Économie, de la Santé, de l'Agriculture et du Commerce.

Il s'agit avant tout de "lutter contre le surpoids, l'obésité" qui génère "des sujets aussi lourds que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers", a commenté vendredi matin la ministre de la Santé Catherine Vautrin sur TF1. Les ministres préviennent toutefois dans leur communiqué qu'ils resteront "vigilants aux effets de bord" que cette nouvelle méthode de calcul "engendre pour les produits issus du savoir-faire français".

En France, un adulte sur deux est concerné par le surpoids ou l'obésité. Un problème encore plus marqué dans les territoires d'Outre-mer, où les produits vendus en magasins sont généralement plus sucrés que ceux dans l'Hexagone. En Polynésie, par exemple, le même soda vendu dans l’Hexagone contient le double de sucre. 13 g pour 100 ml en Polynésie, 6,6 g dans l’Hexagone. À Paris, à Bordeaux ou à Marseille, un yaourt au sucre de canne contient 10,8 g de sucre pour 100 g. À La Réunion, le même produit affiche 13 % de sucre en plus. 

Différencier les aliments selon leur teneur en sucre, en sel...

Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont "deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score", selon leur communiqué. Les ministres Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités), Yannick Neuder (Santé, Accès aux soins), Eric Lombard (Économie), Véronique Louwagie (Commerce) et Annie Genevard (Agriculture) ont apposé leur signature sur le document.

Cette dernière avait assumé publiquement la semaine dernière bloquer la publication de l'arrêté qui devait permettre l'entrée en vigueur du nouveau Nutri-Score, lui reprochant de donner une mauvaise note aux produits "remarquables" du terroir, fromages et charcuterie notamment. Les ministres en charge de la Santé avaient eux indiqué l'avoir signé.

Cette nouvelle mouture est plus sévère à l'égard de certains produits transformés par l'industrie agroalimentaire pour tenir compte de récents travaux scientifiques. Elle permet notamment "d'améliorer la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et sucres", décrit le communiqué du gouvernement. "Il sera demandé aux ministères concernés d'étudier" ces "effets de bord" potentiels et "d'initier au niveau européen des échanges pour voir comment mieux les prendre en compte".

Conçu par des spécialistes de la nutrition, le Nutri-Score a été mis en place en 2017 en France, sur la base du volontariat, et dans six autres pays européens. Cet étiquetage classe les produits alimentaires de A à E en fonction de leur composition et de leurs apports nutritionnels.

L'étiquetage nutritionnel, l'interdiction des publicités pour des produits gras sucrés salés et la taxation des boissons sucrées sont "les politiques publiques les plus efficaces contre le surpoids et l'obésité", selon une étude du service statistique des ministères sociaux de juillet 2024.