Électricité dans l'air entre l'agriculture et l'industrie éolienne

Parc éolien à Sainte Rose
A Dadoud à Petit-Canal, l’Adrefanor « Association de défense des terres du Nord Grande-Terre » dénonce un parc éolien qui doit encore s’agrandir. 10 nouvelles éoliennes doivent être implantées sur le foncier agricole de la zone. Mais le projet a 2 ans de retard en raison de l’opposition d’une poignée d’exploitants agricoles qui refusent toute régularisation, toute mesure compensatoire ou indemnisation quand une trentaine d’autres ont accepté les offres du Conseil Départemental et de Éole Dadoud, SARL détenue par Totalénergie.

Le Syndicat Agricole des petits Planteurs de Cadet Sainte-Rose organisait ce mardi soir un débat ouvert à tous à Conodor à Sainte-Rose. Certains exploitants agricoles s’inquiètent des projets d’implantation d’éoliennes sur leurs terres.

A Dadoud à Petit-Canal, les opposants au projet craignent d’être expulsés de terres qu’ils occupent, pour la plupart, depuis des années, sans titre de propriété. Des mesures compensatoires leur ont pourtant été proposées.

1ère mesure compensatoire :  « Éole Dadoud » succursale de Totalénergie, s’est engagée à verser à l’ADREFANOR 100.000€ pour le développement local de l’agriculture de la zone de Dadoud dans un protocole d’accord soumis à toutes les parties.

Ensuite, elle s’est engagée à prendre en charge l’irrigation des parcelles depuis 5 têtes de puits déjà installées par le Conseil départemental jusqu’aux parcelles des exploitants.

Selon ce protocole, l’emprise totale des 10 éoliennes de ce parc est d’1 hectare 69 sur 75 hectares. Et « Éole Dadoud » remettra en état cet espace artificialisé en fin d’exploitation de la centrale.

Eolienne à Petit Canal

De son côté, le Conseil Départemental entend garantir la vocation agricole des terres de Dadoud. La collectivité s’est engagée à concéder des baux à ferme de 30 ans renouvelable avec une clause donnant la possibilité aux bénéficiaires de choisir leurs successeurs à l’issue de cette 1ère période 30 ans, qu’ils aient ou non un numéro de pacage, un numéro d’identification de leur exploitation. Autrement dit, le Conseil départemental régularise les situations administratives de chaque exploitant agricole. L’idée c’est de s’assurer que le parc éolien et les exploitants parviennent à cohabiter.

En contrepartie, les exploitants s’engagent à ne pas obstruer, gêner, bloquer, perturber les accès au chantier de la centrale éolienne.

Ce protocole d’accord attend la signature des exploitants depuis le 22 janvier 2024. Il est valable jusqu’au 24 juin 2051, date de fin d’exploitation de la centrale éolienne.

Pour rappel, ce projet de parc éolien est entièrement financé par « Éole Dadoud » et par l’AFD, l’Agence Française de Développement et répond à un appel à projets qui émane de la Région Guadeloupe.

Voir aussi : Des agriculteurs de Petit Canal mobilisés contre un projet de 10 éoliennes à Dadoud