L'endométriose, maladie gynécologique qui concerne une femme sur dix reste une énigme pour la médecine. Pour autant, depuis 2019, le gouvernement a lancé un plan d'action national sur l'endométriose, plan qui permet aujourd'hui à l'ARS de préciser les actions menées en la matière
Le constat, l'ancienne ministre la santé, Agnès Buzyn, l'avait fait dès son arriver au Ministère. Elle soulignait alors qu'en France, l’endométriose touche près de 10% des femmes en âge de procréer. Or, malgré tout, aujourd’hui encore, le diagnostic est trop souvent tardif. Et c'est parce qu'il y a donc urgence à consulter son gynécoloque ou même son médecin généraliste, ou encore une sage-femme que la Ministre a souhaité améliorer la prise en charge des femmes concernées et surtout lutter contre l’errance thérapeutique à laquelle elles sont parfois confrontées.
Agnès Buzyn a alors engagé un plan d’action national sur l’endométriose en mars 2019 dont l'objectif était d'orienter le plus en amont possible vers des soins organisés et adaptés. Pour autant, il ne sera vraiment lancé qu'un an plus tard.
En Guadeloupe, après avoir permis de mettre sur pied un comité de pilotage régional, il est essentiellement mis en oeuvre par l'ARS pour des actions de communication et de sensibilisation comme la campagne qui estr lancée cette semaine : "Les règles sont normales pas les douleurs". Parce qu'aujourd'hui encore, les femmes touchées par l'endométriose doivent vivre avec l'incompréhension de ceux qui les entourent et qui ne savent rien de cette pathologie :
Dr. Gülen Ayhan Gynécologue au CHRU
Valérie Denux, Directrice Générale de l'ARS
Mais les spécialistes et les professionnels veulent aujourd'hui aller plus loin sur l'aspect médical. PLusieurs se sont d'ailleurs regroupés au sein d'un séminaire d'action. Il s'agit pour eux de mettre à jour leur connaissance sur le sujet mais aussi, d'évoluer sur la prise en charge des patientes, en formant les sage-femmes aux éléments de cette prise en charge mais aussi, en améliorant les techniques de radiologie pour être plus précis dans les diagnostics. Autant de petits pas qui amélioreraient considérablement la vie des patientes.
Les évolutions scientifiques
On sait en effet que désormais :
On ne classifie plus les endométrioses en “stades” I – II – III – IV. On parle désormais de 3 types d’endométriose, selon les recommandations faites par la Haute autorité de santé et le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France :
– l’endométriose superficielle (ou péritonéale) qui désigne la présence d’implants d’endomètre ectopiques localisés à la surface du péritoine,
– l’endométriose ovarienne : l’endométriome ovarien est un kyste de l’ovaire caractérisé par son contenu liquidien couleur chocolat,
– l’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. L’endométriose profonde peut toucher typiquement les ligaments utérosacrés (50 % des cas), le cul-de-sac vaginal postérieur (15 %), l’intestin (20-25 %), représenté majoritairement par la face antérieure du rectum et la jonction recto-sigmoïdienne, la vessie (10 %), les uretères (3 %) et audelà de la cavité pelvienne, le sigmoïde, le côlon droit, l’appendice et l’iléon terminal pour les localisations les plus fréquentes.
Des solutions plus que des traitements
Parce qu'il n’existe pas “une” mais “des” endométrioses. De fait, chaque personne est unique et réagit différemment aux traitements naturels, médicamenteux, chirurgicaux. Et il n’existe pour l'heure aucun traitement définitif de l’endométriose, même si l’hormonothérapie et/ou la chirurgie peuvent endiguer l’évolution de cette maladie durant plusieurs années selon les cas.
Il existe des cas d’endométriose superficielle qui ne nécessitent aucun traitement particulier. En effet, il arrive que dans 1/3 des cas, des lésions superficielles vont régresser grâce à quelques mois de traitement, ou même spontanément sans traitement. Mais dans 2/3 des cas, l’endométriose évolue et parfois dans des formes sévères, invalidantes pour le quotidien. Un suivi médical auprès d’experts est souvent nécessaire pour une prise en charge multimodale et adaptée à chaque personne, en fonction de ses souhaits (désir de grossesse ou non) et du retentissement de la maladie sur sa qualité de vie
Enfin, l’endométriose diminue et disparaît généralement après la ménopause, mais doit tout de même être surveillée surtout quand des traitements hormonaux de substitution sont mis en place. Il existe de rares cas de récidive à la ménopause.
VOIR ou REVOIR : Cyndia : "Mon combat contre l'endométriose"
VOIR AUSSI :
- Association Française de lutte contre l'endométriose
- INSERM