Trois ans après la mort du président haïtien Jovenel Moïse, son fils aîné, Joverlein Moïse, âgé de 32 ans, entend tout mettre en œuvre pour que la lumière soit faite sur les circonstances de son assassinat. Dans ce but, il a récemment créé l’Association de lutte contre l'Impunité et l'Injustice (ALII).
Dans un message vidéo posté sur le réseau social X (ex-Twitter), Joverlein Moïse a justifié sa démarche.
Une partie de mon essence est parti avec mon père le 7 juillet 2021. Cependant, aujourd’hui, la mémoire de mon père m’inspire fierté, honneur et conviction. Le triste troisième anniversaire de ton départ marque le début de l’institutionnalisation de cette recherche de justice et une invitation formelle à tous ceux qui veulent activement en faire partie, bienvenue à « l’Association de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice », bienvenue à ALII. Repose en paix Papa.
Joverlein Moïse – 07/07/2024.
Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, le 58ème président de Haïti, Jovenel Moïse, a été assassiné par un commando, dans sa résidence privée, à Port-au-Prince, capitale du pays.
Depuis, l’enquête a connu de nombreux rebondissements. Les mis en cause se comptent par centaines. Des condamnations ont été prononcées, notamment celle à perpétuité d’un Américano-Haïtien jugé par un tribunal fédéral de Miami en février 2024. Les autres accusés condamnés à de la prison à vie, dans ce dossier, sont un ancien sénateur haïtien, Joseph Joel John, un homme d'affaires de nationalités haïtienne et chilienne, Rodolphe Jaar, et un militaire colombien à la retraite, German Rivera. L’un des proches de l’ex-premier ministre Ariel Henry, Joseph Félix Badio, suspecté d'être l'un des cerveaux de cette affaire, est en attente de son procès. Et la veuve de la victime, Marine Moïse, a été inculpée pour complicité d’assassinat, le 19 février dernier.
La disparition de Jovenel Moïse a plongé Haïti, qui souffrait déjà d’instabilité, un peu plus dans le chaos et une crise politique, sécuritaire et humanitaire sans précédent.
Depuis, les gangs ont pris le pouvoir et se sont rendus coupables de foule d’exactions : meurtres, viols, violences diverses, enlèvements contre rançon, dégradations, rackets, etc.
Une force multinationale, soutenue par l’ONU et les Etats-Unis et dirigé par le Kenya, a commencé à être déployée, sur place, afin de soutenir la police locale, complètement dépassée.
Le Conseil présidentiel de transition a rendu hommage à l’ex-président haïtien, dimanche, jour anniversaire de sa mort, lors d’une cérémonie organisée à Port-au-Prince.